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04 Mars 2015 | 14 Mars 2015
Voir, échanger, s'émouvoir, rêver, réfléchir, frissonner, rire, douter, découvrir, déguster, danser... : voilà ce qui vous attend à Valence du 4 au 14 mars 2015 pour la 16ème édition des Regards sur le cinéma espagnol et latino-américain.
Regards 2015
Lancés en 1999 par Marie-Pierre Bossan, enseignante d'espagnol à l'IUT, pour mettre à l'honneur le cinéma en langue espagnole à Valence, les Regards n'ont depuis cessé de croître. Les chiffres parlent d'eux-mêmes : la première édition avait réuni 200 spectateurs sur 3 jours autour de 5 films espagnols, la 15ème édition 5.200 spectateurs sur 11 jours autour d'une trentaine de films originaires de neuf pays hispaniques, dont la République dominicaine !

Autant dire que les Regards ont su trouver leur public et durer, une gageure pour tous les petits festivals, qui reposent essentiellement sur l'énergie d'une poignée de bénévoles passionnés et manquent souvent de visibilité et de soutiens financiers. Cette pérennité, c'est avant tout à la persévérance de sa fondatrice que les Regards le doivent, même si Marie-Pierre Bossan nous confiait en 2012 qu'elle avait « souvent eu envie de tout arrêter parce que tout devenait trop lourd ». Et de souligner que ce qui manquait au festival, c'était « une vraie structure associative pour ne pas perdre l'enthousiasme ». De la parole aux actes, il n'y a qu'un pas : les Regards l'ont franchi en 2013 en créant l'association Chisp@ (Cine Hispánico-Cultura Hispánica). Marie-Pierre Bossan peut désormais compter sur trois consœurs -enseignantes elles aussi- pour l'épauler dans la programmation et l'organisation du festival, toujours en collaboration avec le cinéma Le Navire.

Le meilleur de l'actualité cinématographique

Au programme de cette 16ème édition, 39 longs-métrages, entre nouveautés espagnoles et latino-américaines, avant-premières, films classiques ou inédits en France à ce jour. Après une édition 2014 marquée par un net recul de l'Espagne (seulement 5 films inédits l'an dernier), la production made in Spain semble sortir de la crise et reprend heureusement des couleurs avec 11 longs-métrages cette année.

Chisp@ a d'abord réservé une place de choix aux films récompensés lors de la 29e édition des Goya : La isla mínima d'Alberto Rodríguez, grand vainqueur 2015 avec dix Goya (dont ceux du meilleur film, meilleur réalisateur, meilleur acteur, meilleure actrice révélation, meilleure photographie et meilleur scénario), 10.000 kilómetros de Carlos Marqués-Marcet (Goya du meilleur premier film) et Magical Girl de Carlos Vermut (Goya de la meilleure actrice et deux fois primé au dernier Festival de San Sebastián), sans oublier Les nouveaux sauvages de l'argentin Damián Szifrón, Goya du meilleur film ibéro-américain, également nommé à l'Oscar 2015 du meilleur film étranger.

A noter cette année, dix avant-premières, un record ! Exceptés les trois films espagnols précédemment cités, ces inédits nous viennent majoritairement d'Amérique Latine, Argentine en tête avec Ardor de Pablo Fendrik, Jauja de Lisandro Alonso et Refugiado de Diego Lerman. Le Chili sera représenté par La Jubilada de Jairo Boisier, et la Colombie par Gente de bien de Franco Lolli et Los Hongos de Óscar Ruiz Navia.

Les films du patrimoine ne seront pas oubliés : un hommage sera rendu à Luis García Berlanga avec la projection de deux de ses œuvres majeures, ¡Bienvenido Mister Marshall! (1953), son premier long-métrage en solo, et Plácido (1961), comédie grinçante sur la charité chrétienne qui inaugura sa collaboration avec le scénariste Rafael Azcona. Enfin, Tamasa Distribution poursuivant son travail de restauration et de réédition de classiques espagnols, Peppermint frappé (1967), quatrième long-métrage de Carlos Saura, sera lui aussi à l'affiche de ces Regards, après Mort d'un cycliste et Le bourreau l'an dernier.

Les moments forts du festival

Être un petit festival peut aussi être un avantage : la spécificité et la force des Regards, c'est que leur « taille humaine » permet des échanges privilégiés entre le public et des réalisateurs ou des spécialistes. Toujours animé par ce désir de rencontres et de dialogue, le festival recevra cette année encore des invités prestigieux. Parmi les moments forts, retenons la soirée d'ouverture le 4 mars : le réalisateur Jaime Rosales viendra présenter son dernier film, La belle jeunesse, dont la projection sera suivie d'un échange avec Philippe Roger, professeur à l'Université Lyon 2, et Domingo García Cañedo, directeur de l'Instituto Cervantes de Lyon. Le 8 mars, à l'occasion de la journée internationale de la femme, les Regards accueilleront Nancy Berthier, professeur d'arts visuels à la Sorbonne, et Christine Lavail, spécialiste de l'histoire des femmes, autour du documentaire de Diego Galán, Retourne à tes fourneaux!

Cuba, regards passés et à venir...

Chaque année, les Regards mettent à l'honneur la production cinématographique d'un pays. Après le Chili en 2014 à l'occasion des 40 ans du coup d'Etat de Pinochet, Cuba s'est tout naturellement imposé cette année après l'annonce d'un rapprochement diplomatique avec les Etats-Unis. Le samedi 7 mars sera donc consacré au cinéma cubain avec la projection de six films : Soy Cuba de Mikhail Kalatozov (1964), ode lyrique à la toute jeune révolution, les incontournables Guantanamera de Tomás Gutiérrez Alea (1996) et Lista de espera de Juan Carlos Tabío (2000), Le rideau de sucre de Camila Guzmán (2007), et les récents Melaza de Carlos Lechuga (2012) et Retour à Ithaque de Laurent Cantet (2014), bilan parfois amer d'une utopie malmenée. Cette journée thématique animée par Salim Lamrani, maître de conférences à l'Université de La Réunion et spécialiste des relations Cuba-USA, sera l'occasion de revenir sur l'histoire de Cuba et d'échanger autour des perspectives d'avenir qui s'offrent aujourd'hui à ce pays.

Nous retrouverons bien sûr les rendez-vous habituels : un ciné-goûter pour le jeune public avec le film d'animation La légende de Manolo de Jorge Gutiérrez, une soirée musicale avec le documentaire Serrat y Sabina, el símbolo y el cuate, une soirée frisson autour de Amours cannibales et [REC]4 : Apocalypse, et la soirée de clôture Ciné-Tapas, qui programmera cette année encore un film inédit en France : Vivir es fácil con los ojos cerrados succédera ainsi à Una pistola en cada mano, Coup de cœur du public 2014.

Christelle Guignot


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