Films
La Belle jeunesse
Une caméra naturaliste, une impression de vérité.
A travers ces personnages, héros beaux et lumineux contre qui s'acharne le sort, le catalan Jaime Rosales (La soledad) brosse le portrait fiévreux et réaliste d'une génération sacrifiée à la violence économique, chez qui tourner un film porno peut devenir une solution de survie. Sa caméra cadre serré sur les visages, granule les images, impulse au long métrage un caractère presque naturaliste et une impression d'urgence et de vérité. Des sensations accentuées par l'absence de musique et la présence, dans les seconds rôles de comédiens amateurs ; des jeunes rencontrés par Jaime Rosales lors de son travail de recherche (lire notre interview du réalisateur). Ce pourrait être un documentaire. Nous sommes dans de la fiction. Pas sûre que la réalité soit moins pire.
La peinture est peut-être désespérante ; pour autant, Natalia, Carlos et les autres, s'accrochent, continuent d'y croire, refusent de renoncer : à l'espoir, à la légèreté. « Quand je serai riche, je t'offrirai une maison au bord de la mer », rêve Carlos. Il y a, dans le film, des éclats de lumière, des scènes apaisantes de tendresse familiale. Il y a aussi ces séquences, malignes et inventives, dans lesquelles l'intrigue avance, via une juxtaposition de photos prises au portables, de selfies, d'échanges sur les réseaux sociaux. Elles racontent la bringue, la joie, les moments où la réalité sociale s'éloigne. Oui, la jeunesse est belle. La dernière scène de ce percutant film social n'en devient que plus écrasante.
C'est l'histoire de deux femmes qui a priori n'ont rien en commun. Il y a d'abord Adela (Sonia Almarcha), jeune femme dans la trentaine, mère célibataire (qui à l'occasion se dispute avec son ex), plongée dans une certaine routine. Décidée à bouger, évoluer, elle part avec son petit enfant à Madrid où elle trouve une collocation avec deux jeunes... Lire la suite
C’est l’histoire d’une femme, d’une mère, d’un professeur, d’une épouse, Yolanda, qui voit sa vie brisée le jour de la mort de l’une de ses filles, Célia, lors d’un retour de vacance en compagnie de son père, Oriol, architecte taciturne. Installée à Paris, cette famille espagnole, encore unie, mène une vie plutôt épanouie au début du film,... Lire la suite
Pourquoi ce film, La Belle jeunesse ? Je voulais rendre compte d'une situation de plus en plus grave, en Espagne : les conséquences dramatiques de la crise économique sur la jeune génération, qui est la première victime de la dégradation du marché de l'emploi. Mon film a été tourné après la création du mouvement du 15 M (autre nom du... Lire la suite