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Petit festival est devenu grand mais n’a pas changé de vocation pour autant : contribuer à la diffusion, à la promotion et au rayonnement du cinéma espagnol et latino-américain, ouvrir des espaces d’échanges et d’informations sur les cultures hispaniques, l’Histoire et les histoires de ces pays, leurs réalités et enjeux actuels… Car depuis ses débuts, le festival se veut d’abord militant, comme le prouvent les thématiques abordées et les réalisateurs et spécialistes invités.
Cette année, la soirée "Cinéma indigné, cinéma engagé : le 7ème art face à la crise" s’intéressa aux vies fauchées par l’austérité en Espagne et donnera la parole aux victimes des expulsions immobilières à travers deux films, Techo y comida, poignante fiction de Juan Miguel del Castillo qui avait valu à Natalia de Molina le Goya de la Meilleure actrice en 2016, et Afectados, documentaire de Silvia Munt, qui de 2013 à 2014 a assisté aux assemblées de la Plataforma de Afectados por la Hipoteca. L’un comme l’autre, dans des genres différents, s’abreuvent d’une dure réalité et donnent à voir tantôt le désespoir de terribles vécus individuels, tantôt la solidarité et la résistance des Espagnols face à la crise.
L’autre vocation des Regards, c’est d’être résolument tout public : avant-premières, films inédits ou œuvres du patrimoine ; fictions, documentaires, drames, comédies, animation, tous les genres se donnent rendez-vous au festival. La 18ème édition ne dérogera pas à la règle, faisant le grand écart entre des films grand public comme El Niño ou Truman, des classiques tels que Tiempo de morir d’Arturo Ripstein – western scénarisé en 1965 par Gabriel García Marquez et Carlos Fuentes –, des œuvres au parti artistique fou (Hablar de Joaquin Oristrell, un plan séquence d’1h15), des biopics fantastiques (Poesía sin fin d’Alejandro Jodorowsky), des films musicaux (Beyond flamenco de Carlos Saura) et d’auteur (Madres de los Dioses de l’argentin Pablo Agüero).
Javier Gutiérrez à Valence
Le temps fort de ces 18èmes Regards sera incontestablement la venue de Javier Gutiérrez, Goya 2014 du meilleur acteur. Un hommage lui sera rendu à travers la projection de quatre de ses derniers films, Truman, La isla mínima, L’olivier et la superproduction 1898 : Los últimos de Filipinas, championne des nominations aux Goya 2017. Encore inédite en France, elle sera pour l’occasion sous-titrée en français par l’équipe du festival, une première !
Le festival programmera également en avant-première La colère d’un homme patient de Raúl Arévalo, grand vainqueur des Goya 2017, et L’homme aux mille visages, d’Alberto Rodríguez, thriller basé sur la vie de l’agent secret Francisco Paesa, l’une des plus incroyables intrigues politico-financières de ces dernières années. La section "VO en anglais", ouverte l’an dernier et réservée aux réalisateurs hispaniques qui tournent en anglais, proposera A monster calls, le dernier film de Juan Antonio Bayona, qui poursuit sa carrière aux Etats-Unis après The imposible.
Côté Amérique Latine, cette année sera celle de l’Équateur, avec un gros plan consacré à ce pays mal connu dont la production cinématographique, auparavant quasi inexistante, a littéralement explosé depuis l’adoption en 2006 de la Loi de Développement du Cinéma National. Deux fictions, Quand mon tour viendra et Sans automne, sans printemps seront projetées au cours de cette journée thématique, ainsi que les deux volets du documentaire Opération Correa : Les ânes ont soif et On revient de loin, en présence de Nina Faure, coréalisatrice avec Pierre Carles du second volet.
Seront aussi représentés le foisonnant cinéma argentin avec entre autres l’avant-première de Kóblic, de Sebastián Borensztein avec Ricardo Darín, et El ciudadano ilustre, de Mariano Cohn et Gastón Duprat ; le Mexique et son regard lucide sur ses réalités contemporaines avec le dernier film du polémique Amat Escalante, La región salvaje, ou encore le Chili avec Nunca vas a estar solo, d’Alex Anwandter, et Aquí no ha pasado nada d’Alejandro Fernández Almendras. Les Regards recevront aussi Georgi Lazarevski, réalisateur de Zona franca, ainsi que Adrián Saba et Gustavo Borjas, respectivement réalisateur et acteur du film péruvien El soñador.
Enfin, dans le cadre du partenariat entre les Regards et le GRIMH (Groupe de Réflexion sur l’Image dans le Monde Hispanique), chaque année un membre du groupe aura désormais carte blanche pour présenter un film de son choix. C’est Magali Kabous, Maître de Conférences à l’Université Lumière Lyon 2, qui inaugurera cette soirée "Carte blanche au GRIMH" avec un regard sur le cinéma cubain autour de El acompañante de Pavel Giroud et de Mémoires du sous-développement de Tomás Gutiérrez Alea, à l’occasion de sa sortie en copie restaurée.
Regards sur le Cinéma espagnol et latino-américain, du 8 au 18 mars 2017
Cinéma Le Navire, 9 bd d'Alsace, 26000 Valence, 04 75 40 79 20
Programme sur http://www.regards-valence.com/ et sur http://www.lenavire.fr
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