Dossiers
21 Juin 2016
Portrait de Ricardo Darín réalisé à l'occasion de la sortie du film Truman de Cesc Gay.
Film découvert au Festival Dífferent! 9, à Paris (du 15 au 21 juin 2016).
Le mardi 21 juin 2016 à Paris.
Du scénario au tournage...
Parler de préparation pour ce film serait assez prétentieux de ma part. Nous avons travaillé épisodiquement, étape par étape. Dès que j'ai lu le scénario, j'ai écrit à Cesc tout ce que je ressentais. C'était très bouleversant pour tous les deux. Nous étions très enthousiastes. On partageait le même ressenti. Nous avons échangé des idées, régulièrement, à distance, jusqu'à ce que le projet devienne finalement possible et les financements accordés. Javier a été choisi pour ce merveilleux personnage qu'est Thomas. Et tout a commencé à prendre du relief. Puis encore une nouvelle étape: Cesc nous a invité à participer à la discussion préalable au tournage pour finaliser les détails et, presque sans nous en rendre compte, nous avons commencé à être, autant Javier que moi, plus ressemblant aux personnages qu'à nous-mêmes. Nous avons fait les essais d'habillage et de maquillage. Nous avons découvert les lieux et rencontré Truman, Troilo de son vrai nom. C'est alors que tout a commencé à prendre forme. L'étape qui précède les tournages est très excitante parce que c'est comme un abîme devant soi. Personne ne sait ce qui va suivre, nous en avons tous plus ou moins une idée mais elle reste une étape très excitante, très vertigineuse.
Parler de préparation pour ce film serait assez prétentieux de ma part. Nous avons travaillé épisodiquement, étape par étape. Dès que j'ai lu le scénario, j'ai écrit à Cesc tout ce que je ressentais. C'était très bouleversant pour tous les deux. Nous étions très enthousiastes. On partageait le même ressenti. Nous avons échangé des idées, régulièrement, à distance, jusqu'à ce que le projet devienne finalement possible et les financements accordés. Javier a été choisi pour ce merveilleux personnage qu'est Thomas. Et tout a commencé à prendre du relief. Puis encore une nouvelle étape: Cesc nous a invité à participer à la discussion préalable au tournage pour finaliser les détails et, presque sans nous en rendre compte, nous avons commencé à être, autant Javier que moi, plus ressemblant aux personnages qu'à nous-mêmes. Nous avons fait les essais d'habillage et de maquillage. Nous avons découvert les lieux et rencontré Truman, Troilo de son vrai nom. C'est alors que tout a commencé à prendre forme. L'étape qui précède les tournages est très excitante parce que c'est comme un abîme devant soi. Personne ne sait ce qui va suivre, nous en avons tous plus ou moins une idée mais elle reste une étape très excitante, très vertigineuse.
Javier Cámara et Cesc Gay
Cesc est merveilleux à tous les points de vue. L'ambiance du tournage est presque toujours créé par les caractéristiques du réalisateur. Si le réalisateur s'énerve, s'altère et travaille sous tension, ça contamine tout le monde. Si, comme pour Truman, le réalisateur est une personne détendue, les autres le ressentent. Le travail a donc été merveilleux.
Et travailler avec Javier, un vrai bonheur. C'est une grande chance perceptible avec le temps. Personne ne s'approche de vous en disant «Prends, c'est un cadeau » mais avec lui, on le comprend très rapidement : c'est un grand générateur d'énergies positives. C'est un grand camarade, solidaire, attentif, tendre, accessible. Il est exceptionnel. Il faut savoir que pour les acteurs, ça fonctionne toujours de la même manière. Quand on rencontre quelqu'un qui sait recevoir mais aussi rendre et donner, un mécanisme s'établit grâce auquel nous devenons tous meilleurs, nous nous dépassons continuellement.
Cesc est merveilleux à tous les points de vue. L'ambiance du tournage est presque toujours créé par les caractéristiques du réalisateur. Si le réalisateur s'énerve, s'altère et travaille sous tension, ça contamine tout le monde. Si, comme pour Truman, le réalisateur est une personne détendue, les autres le ressentent. Le travail a donc été merveilleux.
Et travailler avec Javier, un vrai bonheur. C'est une grande chance perceptible avec le temps. Personne ne s'approche de vous en disant «Prends, c'est un cadeau » mais avec lui, on le comprend très rapidement : c'est un grand générateur d'énergies positives. C'est un grand camarade, solidaire, attentif, tendre, accessible. Il est exceptionnel. Il faut savoir que pour les acteurs, ça fonctionne toujours de la même manière. Quand on rencontre quelqu'un qui sait recevoir mais aussi rendre et donner, un mécanisme s'établit grâce auquel nous devenons tous meilleurs, nous nous dépassons continuellement.
Réaliser et produire
La réalisation m'intéresse profondément. Je sais que je recommencerai à le faire. Je le sais et je n'attends que de trouver l'espace pour pouvoir écrire une histoire qui m'appartienne vraiment. Ou, par défaut, l'histoire de quelqu'un d'autre que je ressente et à laquelle je puisse apporter quelque chose. Ce qui est certain, c'est que je ne voudrais pas parler d'un thème que je ne connais pas. J'aimerais avoir la chance de pouvoir parler d'un territoire dont j'ai plus ou moins connaissance, avec une touche personnelle.
Quant à la production, je débute la création d'une maison de production. Mon fils, acteur lui aussi, est à la tête de l'initiative. Il m'en parlait depuis des années en me répétant que nous pouvions faire nos propres projets, stimuler ceux qui n'ont pas accès à des moyens pour la réalisation de leur projet. Alors nous en sommes là, tout au début et je ne sais pas jusqu'où cette idée nous portera.
La réalisation m'intéresse profondément. Je sais que je recommencerai à le faire. Je le sais et je n'attends que de trouver l'espace pour pouvoir écrire une histoire qui m'appartienne vraiment. Ou, par défaut, l'histoire de quelqu'un d'autre que je ressente et à laquelle je puisse apporter quelque chose. Ce qui est certain, c'est que je ne voudrais pas parler d'un thème que je ne connais pas. J'aimerais avoir la chance de pouvoir parler d'un territoire dont j'ai plus ou moins connaissance, avec une touche personnelle.
Quant à la production, je débute la création d'une maison de production. Mon fils, acteur lui aussi, est à la tête de l'initiative. Il m'en parlait depuis des années en me répétant que nous pouvions faire nos propres projets, stimuler ceux qui n'ont pas accès à des moyens pour la réalisation de leur projet. Alors nous en sommes là, tout au début et je ne sais pas jusqu'où cette idée nous portera.
Un message au Ricardo Darín des débuts
Je lui dirais «Quel culot ! Fallait oser!». « Quel courage ! » Comme disent les Espagnols. Parce que j'en ai fait des choses insensées...un chaos... je me suis tellement trompé. J'avais la rage de faire, le besoin de faire et pas seulement pour des raisons psychologiques, j'en avais certainement, comme tout le monde. J'avais juste besoin de faire. Je n'arrêtais pas de faire. J'ai atteint des rythmes complètement fous : cinéma, théâtre et télévision, tout ensemble, au même moment, dans la même journée. Je l'ai fait pendant des années. Je m'en suis plutôt bien sorti de cette période, j'aurais pu bien plus mal m'en tirer. Alors je lui dirais ce que je dis toujours : « Quelle chance tu as eu ! Tu es un privilégié! » Parce que je connais très peu de personnes plus chanceuses que moi. Et dans l'ordre des choses positives, je lui dirais « Pas mal ! Je te félicite ! » parce que c'est vrai que j'ai eu beaucoup de chance et qu'on m'a fait de la place mais c'est vrai aussi que je n'ai pas eu peur des possibilités. On m'a offert des opportunités qui étaient alors des défis et qui auraient pu me faire hésiter. Je me suis préparé et je les ai affrontées, certaines ont fonctionné, d'autre pas. Mais c'est bien d'avoir le droit de se tromper. Ce qu'on n'autorise d'ailleurs assez peu aux plus jeunes. On exige constamment qu'ils décident de leur vie, de ce qu'ils vont faire plus tard et qu'en plus qu'ils réussissent, et point. Non, ce n'est pas la manière d'apprendre. On apprend plus des erreurs que des réussites.
Je lui dirais «Quel culot ! Fallait oser!». « Quel courage ! » Comme disent les Espagnols. Parce que j'en ai fait des choses insensées...un chaos... je me suis tellement trompé. J'avais la rage de faire, le besoin de faire et pas seulement pour des raisons psychologiques, j'en avais certainement, comme tout le monde. J'avais juste besoin de faire. Je n'arrêtais pas de faire. J'ai atteint des rythmes complètement fous : cinéma, théâtre et télévision, tout ensemble, au même moment, dans la même journée. Je l'ai fait pendant des années. Je m'en suis plutôt bien sorti de cette période, j'aurais pu bien plus mal m'en tirer. Alors je lui dirais ce que je dis toujours : « Quelle chance tu as eu ! Tu es un privilégié! » Parce que je connais très peu de personnes plus chanceuses que moi. Et dans l'ordre des choses positives, je lui dirais « Pas mal ! Je te félicite ! » parce que c'est vrai que j'ai eu beaucoup de chance et qu'on m'a fait de la place mais c'est vrai aussi que je n'ai pas eu peur des possibilités. On m'a offert des opportunités qui étaient alors des défis et qui auraient pu me faire hésiter. Je me suis préparé et je les ai affrontées, certaines ont fonctionné, d'autre pas. Mais c'est bien d'avoir le droit de se tromper. Ce qu'on n'autorise d'ailleurs assez peu aux plus jeunes. On exige constamment qu'ils décident de leur vie, de ce qu'ils vont faire plus tard et qu'en plus qu'ils réussissent, et point. Non, ce n'est pas la manière d'apprendre. On apprend plus des erreurs que des réussites.
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