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22 Mars 2017

Quel plaisir chaque année de découvrir l'affiche et la bande-annonce officielle du festival du cinéma espagnol le plus important de France ! Manuel Outumuro signe la photo en noir et blanc d'une Rossy de Palma divinement bien coiffée avec des plumes autant élégantes que déroutantes! Voilà de quoi présenter grandiosement une programmation 2017 marquée par le film noir, le cinéma policier et Guernica ! Loin des portraits hauts en couleurs de l'artiste de la movida espagnole Ouka Leele, le cinéma espagnol de 2016 se présente plus tranchant de réalisme socio-politique que jamais. Quant à l'invitée d'honneur, Emma Suárez, Ana dans La propera pell (I.Lacuesta et I.Campo), elle nous éblouit de son jeu d'actrice brillante au côté de cinéastes talentueux.

affiche

Le cinéma espagnol, bien plus qu'une production par génération

Le festival de Nantes existe depuis 27 ans prouvant ainsi que les productions espagnoles ne se résument en rien aux contemporains les plus populaires tels que Pedro Almódovar, Carlos Saura ou Julio Medem.


Soixante-dix films au total : les prouesses ne font plus exception à Nantes. Toutes les éditions du festival ont programmé un socle stable des plus grands films représentatifs. Comme l'a souligné la co-directrice Pilar Martínez-Vasseur, « Pedro Almodóvar ne cache pas la forêt ». Ainsi sa présence en tant que président du jury du 70ème festival de Cannes pourra lui permettre de confirmer une fois de plus la place du cinéma espagnol sur la scène internationale. Le cycle « film noir et cinéma policier » est parrainé par Enrique Urbizu: les films présentés s'imposent non seulement au regard de la quantité des productions de ce genre mais aussi pour leur ancrage de qualité dans la vie politique et sociale du pays, mettant en lumière les fissures et les crises d'une société. Neuf films ( El cebo de L.Vajda, La caja 507 et No habrá paz para los malvados de E.Urbizu, Insiders -Cien años de perdón- de D.Calparsoro, Que Dios nos perdone de R.Sorogoyen, El hombre de las mil caras d'A.Rodríguez, Tarde para la ira de R.Arévalo, Vientos de La Habana de F.Viscarret) et une série (Crematorio de Jorge Sánchez-Cabezudo, format inédit à Nantes mais justifié au regard de la hausse de ce type de productions en Espagne), reflèteront ce genre déjà amorcé par La isla mínima d'Alberto Rodríguezen 2014, également programmé.

 

C'est avec cohérence que le festival ose une fois de plus proposer des premiers films : risque non négligeable lorsque nous connaissons les difficultés économiques à maintenir un festival d'une telle envergure. Mais le flair des programmateurs s'est avéré plus d'une fois précis et juste donc pourquoi ne pas poursuivre la quête des talents et leur mise en avant !

La diversité des genres n'étant pas en reste au festival de Nantes, les documentaires font partie de la programmation des deux prochaines semaines, très appréciés des spectateurs exigeants et une sélection en compétition récompensée par les cinq membres du jury (El fin de ETA de J.Webster, Manda huevos de D.Galán, Nueva York. Quinta planta de M.Rueda, Política, manual de instrucciones de F.L.de Aranoa, El último verano de L.Apellaniz, etc...). Il en est de même pour les courts-métrages toujours plus demandés, et qui, malheureusement pour les professionnels et les spectateurs, sont trop peu diffusés par les réseaux traditionnels. Un peu comme un acte avant-gardiste, trois séances de courts, et non deux comme précédemment, raviront les nombreux amateurs ! 

L'autre grande ligne du festival est son cycle « Guernica » pensé à l'occasion de la commémoration des 70 ans de la tragédie du 26 avril 1937. Six films sont réunis pour proposer un regard cinématographique approfondi ainsi que des tables rondes savamment composées pour échanger. La proposition de créer des ponts entre différentes réalités frontalières est lancée grâce à Frente de Vizcaya y 18 de julio de M.Pereyra, Guernika de N.Sobrevilla, Guernica de A.Resnais et R.Hessens, Ikusta 2 de P.Olea, Guernika.Markak de H.Mintegia et Gernika de K.Serra.

Les compétitions : des tremplins pour la diffusion
Le festival s'organise autour de quatre catégories de films en compétition pour des jurys venus du journalisme, de la mise en scène, de la distribution et du public. Huit longs-métrages de fiction concourent pour le Prix du Jury Jules Verne dans la compétition officielle (cliquez ici). Cinq documentaires pour le Prix du Meilleur Documentaire parrainé par le Colegio de España (Cité universitaire de Paris, cliquez ici). La compétition Opéra Prima se compose aussi de cinq films (cliquez ici) et la compétition courts-métrages de 6 films (
The App de J.Merino, Cavalls morts de M.Riba et A.Solanas, Decorado de A.Vázquez, Hileta de K.Sojo, Renovable de J.Garaño et J.M.Goenaga, Timecode de J.Giménez).

Les étoiles du festival
Nantes c'est aussi de belles rencontres qui dynamisent notre rapport au cinéma. Vous pourrez croiser une cinquantaine d'invités sur cette courte période, des actrices, acteurs, réalisatrices et réalisateurs et autres personnalités du monde de la Culture. Petit clin d’œil pour 
Paco LeónJonás TruebaLydie SalvayreMikel RuedaNeli RegueraRossy de Palma, et Miren Arzalluz
La fenêtre basque s'ouvre une nouvelle fois pour réaffirmer un autre regard sur cette terre trop souvent victime des violences terroristes, très proche de la France, dont les amateurs sont chaque année plus nombreux, avec 10 longs-métrages et huit courts (
Donosti je t'aime -Kalebegiak- film collectif, Pisconautas, los niños olvidados de Pedro Rivero, Nueva York. Quinta planta de M.Rueda, etc).
Le panorama des films déjà sortis en salles viendra également combler les retardataires. Les cinq expositions autour du festival complètent la balade nantaise et permettent d'approfondir le regard des spectateurs notamment « Dialogue entre deux jeunes photographes de tournage » , « Jorge Fuembuena, le métier de photographe entre l'art du portrait et les photos du plateau de tournage » ou encore « De Goya à Guernica, Espagne 1936-1939, les désastres de la guerre » à l'
Espace Cosmopolis.

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Cette édition dépassera-t-elle les 27 000 spectateurs de 2016 ? Pourquoi pas ?! Car Nantes c'est aussi l'argument pour mieux former pour et par le cinéma les plus jeunes d'entre nous ! Notez bien le goûter de l'écran proposé par le Cinéma Katorza et les matinées réservées aux scolaires. Et pour les plus fêtards, un concert et des soirées musicales !

Vivent les festivaliers ! Merci aux 90 bénévoles ! Bienvenue au cinéma espagnol !

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