Portraits
Le caméléon du cinéma espagnol
Le Festival du Cinéma espagnol de Nantes rend hommage lors de sa 18ème édition à l'acteur Eduardo Noriega, qui sera présent à Nantes du 13 au 16 mars 2008.
Tout commence au début des années 90 lorsque ce fan de Stanley Kubrick quitte Santander et ses études de Droit pour l'Ecole Publique d'Art Dramatique de Madrid. Eduardo Noriega souhaite alors découvrir et apprendre le métier d'acteur. Il décroche un rôle dans la série espagnole du moment, Colegio Mayor, et fait ses débuts au cinéma avec Juan Diego Botto face à la caméra de Montxo Armendáriz en 1994 dans le portrait d'une jeunesse madrilène sans repères ni valeurs : Historias del Kronen.
Il rencontre aux lendemains de la Movida madrilène le réalisateur prodige Alejandro Amenábar, qui le fait tourner dans son court-métrage Luna avec le futur scénariste de Tesis et Ouvre les yeux (Abre los ojos), Mateo Gil. Ces deux longs-métrages lancent les carrières respectives d'un trio à l'avenir prometteur et font de Noriega l'un des acteurs les plus prisés de sa génération. Quelques années plus tard, le chemin du trentenaire ténébreux croise à nouveau celui de Mateo Gil, alors aux commandes du thriller Jeu de rôles (Nadie conoce a nadie) en 2000 puis du scénario d'un huis clos managérial dans La méthode (El método) (2005), de l'Argentin Marcelo Pyñeiro, qui l'a déjà dirigé dans le drame sombre et passionnel Vies brûlées.
Dans une filmographie éclectique, cet acteur de 34 ans est tout aussi convaincant dans la peau du séduisant mais cruel Jacinto dans L'échine du diable de Guillermo del Toro que dans le costume du calculateur Comte de Guadalmedina face au capitaine Alatriste d'Agustín Díaz Yanes. Il s'essaiera même au catalan dans Les Mains vides de Marc Recha, aux côtés du Belge Olivier Gourmet, pour un film sur l'exil et l'absence.
Par-delà les Pyrénées
A l'image de Sergi López, Eduardo Noriega aime traverser les Pyrénées et se laisser tenter par des projets francophones. Tout commence avec Novo de Jean-Pierre Limousin en 2002, où il partage l'affiche avec Ana Mouglalis et Julie Gayet. Les sirènes françaises l'appellent à nouveau un an plus tard pour Mon ange de Serge Frydman avec Vanessa Paradis, et surtout El Lobo de Miguel Courtois, inspiré de la vie de Mikel Lejarza, un homme infiltré au cœur du groupe terroriste d'ETA, aux côtés de Patrick Bruel et Mélanie Doutey. Le public français (re)découvre alors cet acteur sans concession séduit depuis longtemps par le cinéma hexagonal.
En 2007, Noriega se dédouble dans la dernière réalisation de Vicente Aranda, Chansons d'amour au Lolita's club, et est à l'affiche de films américains comme Trans-siberian de Brad Anderson ou Vantage Point (Angles d'attaque) de Pete Travis.
En à peine quinze années de carrière, Noriega surprend toujours par ses choix, par la pluralité et la force de ses rôles, souvent tourmentés et choisis à contre-courant. Fidèle à des valeurs qui l'emmènent vers des aventures surprenantes et engagées, Eduardo Noriega est devenu, à l'instar de Javier Bardem, l'un des meilleurs ambassadeurs du cinéma espagnol aussi bien auprès des cinéphiles avertis que du grand public.
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Dans une filmographie éclectique, cet acteur de 34 ans est tout aussi convaincant dans la peau du séduisant mais cruel Jacinto dans L'échine du diable de Guillermo del Toro que dans le costume du calculateur Comte de Guadalmedina face au capitaine Alatriste d'Agustín Díaz Yanes. Il s'essaiera même au catalan dans Les Mains vides de Marc Recha, aux côtés du Belge Olivier Gourmet, pour un film sur l'exil et l'absence.
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En 2007, Noriega se dédouble dans la dernière réalisation de Vicente Aranda, Chansons d'amour au Lolita's club, et est à l'affiche de films américains comme Trans-siberian de Brad Anderson ou Vantage Point (Angles d'attaque) de Pete Travis.
En à peine quinze années de carrière, Noriega surprend toujours par ses choix, par la pluralité et la force de ses rôles, souvent tourmentés et choisis à contre-courant. Fidèle à des valeurs qui l'emmènent vers des aventures surprenantes et engagées, Eduardo Noriega est devenu, à l'instar de Javier Bardem, l'un des meilleurs ambassadeurs du cinéma espagnol aussi bien auprès des cinéphiles avertis que du grand public.
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Filmographie
• Blackthorn (2011) de Mateo Gil
• Gigola (2011) de Laure Charpentier
• Le Pacte du mal (2010) de Oskar Santos
• Agnosia (2010) de Eugenio Mira
• Petit Indi (2009) de Marc Recha
• Trans-Siberian (2008) de Brad Anderson
• Vantage Point (2008) de Pete Travis
• Canciones de amor en Lolita's Club (2007) de Vicente Aranda
• Alatriste (2006) de Agustín Díaz Yanes
• Souli (2006) de Alexander Abela
• La Méthode (2005) de Marcelo Pineyro
• Mon ange (2005) de Serge Frydman
• El Lobo (2004) de Miguel Courtois
• Les Mains vides (2003) de Marc Recha
• Novo (2003) de Jean-Pierre Limosin
• Guerreros (2002) de Daniel Calparsoro
• Visionarios (2001) de Manuel Gutiérrez Aragón
• L'Echine du diable (2001) de Guillermo Del Toro
• Vies brûlées (2000) de Marcelo Pineyro
• Carretera y manta (2000) de Alfonso Arandia
• El Invierno de las Anjanas (2000) de Petra Telechea
• Jeu de rôles (1999) de Mateo Gil
• La Fuente amarilla (1999) de Miguel Santesmases
• Cha cha chá (1998) de Antonio del Real
• Ouvre les yeux (1997) de Alejandro Amenábar
• Cuestión de suerte (1997) de Rafa Moleón
• Tesis (1996) de Alejandro Amenábar
• Más allá del jardín (1996) de Pedro Olea
• Historias del Kronen (1995) de Montxo Armendáriz
• Luna (1994) de Alejandro Amenábar
• Gigola (2011) de Laure Charpentier
• Le Pacte du mal (2010) de Oskar Santos
• Agnosia (2010) de Eugenio Mira
• Petit Indi (2009) de Marc Recha
• Trans-Siberian (2008) de Brad Anderson
• Vantage Point (2008) de Pete Travis
• Canciones de amor en Lolita's Club (2007) de Vicente Aranda
• Alatriste (2006) de Agustín Díaz Yanes
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• La Méthode (2005) de Marcelo Pineyro
• Mon ange (2005) de Serge Frydman
• El Lobo (2004) de Miguel Courtois
• Les Mains vides (2003) de Marc Recha
• Novo (2003) de Jean-Pierre Limosin
• Guerreros (2002) de Daniel Calparsoro
• Visionarios (2001) de Manuel Gutiérrez Aragón
• L'Echine du diable (2001) de Guillermo Del Toro
• Vies brûlées (2000) de Marcelo Pineyro
• Carretera y manta (2000) de Alfonso Arandia
• El Invierno de las Anjanas (2000) de Petra Telechea
• Jeu de rôles (1999) de Mateo Gil
• La Fuente amarilla (1999) de Miguel Santesmases
• Cha cha chá (1998) de Antonio del Real
• Ouvre les yeux (1997) de Alejandro Amenábar
• Cuestión de suerte (1997) de Rafa Moleón
• Tesis (1996) de Alejandro Amenábar
• Más allá del jardín (1996) de Pedro Olea
• Historias del Kronen (1995) de Montxo Armendáriz
• Luna (1994) de Alejandro Amenábar
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