A cette occasion, une rencontre était organisée avec lui et son co-scénariste Fran Carballal. Cet événement s'inscrivait dans le cadre des études franco-espagnoles de cinq étudiant·es de Master de l'Université Clermont Auvergne, encadré·es par leur professeure Stéphanie Urdician. Ce projet a bénéficié du soutien du festival international du court métrage et de l'association Semaine du cinéma hispanique. La projection de son dernier court métrage La Entregaa été très appréciée par le public clermontois et après des échanges avec le réalisateur, la rencontre s'est terminée autour d'un buffet latino-américain.

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Jeune réalisateur galicien de 34 ans, plusieurs fois primé en Espagne, Pedro Díaz a étudié le cinéma à l’école Bande à Part de Barcelone. En 2013, il réalise Mal de sangre, son premier court métrage, primé dans plusieurs festivals, aussi bien en Europe, qu’en Amérique Latine ou encore aux Etats-Unis. A partir de 2014, il commence à travailler dans le domaine de la publicité où il dirige plusieurs campagnes publicitaires, elles aussi remarquées et primées aux Promax Awards ou au New York Film Festival.

En 2022, il réalise son deuxième court métrage, La Entrega, qui a remporté de nombreux prix depuis sa sortie (voir ici). Nominé cette année au meilleur court métrage de fiction aux Goya 2023, il repart malheureusement bredouille ; l’Académie ayant préféré récompenser Arquitectura Emocional 1959 de León Siminiani.

La Entrega raconte l’histoire d’Armando, un retraité qui ne sort plus de chez lui depuis 10 ans. Son seul contact avec l'extérieur se fait à travers un livreur qui lui livre des colis que lui commande son fils. Mais un jour, il va recevoir un colis qui va réveiller des souvenirs enfouis… Armando est interprété par l’acteur Ramón Barea, « un des acteurs les plus importants d'Espagne avec plus de 200 films à son actif », comme le précisent Pedro Díaz et Fran Carballal. Ces derniers rappellent également que cette année, Ramón Barea était nominé pour la première fois aux Goya dans la catégorie meilleur acteur de second rôle pour son interprétation dans le premier long métrage d’Alauda Ruiz de Azúa, l’excellent Cinco Lobitos, où il interprète le père de Laia Costa (meilleure actrice aux Goya 2023).

L’inspiration du court métrage ? Pourquoi avoir choisi de traiter de la solitude d’une personne âgée ?

Le court métrage a été inspiré par une scène vécue il y a un peu plus de 8 ans par le co-scénariste Fran Carballal. Difficile d’en dire plus sans vous dévoiler la fin du court métrage puisque l’épisode d’inspiration est la dernière scène du film... Fran explique : « Je l’ai raconté à Pedro et on s’est dit qu’il y avait matière à faire un court métrage ».

Quant au choix du sujet, Pedro Díaz explique qu’en Espagne (et même ailleurs), « on ne traite pas beaucoup des personnes âgées, comme si celles-ci ne méritaient pas d'être les protagonistes d’un film. La solitude c’est la pandémie de notre futur et il est important de la connaître et d’en parler ».

Choix de la chanson “Vuelve amor” ? (qui tient un rôle important dans le court métrage)

“Vuelve amor” a été créée spécialement pour ce court métrage. Il s’agit d’un boléro cubain interprété par Alberto Torres, chanteur espagnol de boléro très connu. « Elle nous plaisait car elle contraste avec le caractère du personnage d’Armando. Il est taiseux, peu sociable et à l’inverse le boléro est une chanson joyeuse, faite pour danser [...] Que le dernier souvenir heureux de sa vie soit une chanson qui ne correspond pas à ce personnage était un contraste très joli qui permet d’imaginer ce que cette personne avait pu être avant. C’est une composition originale car nous ne voulions pas que la chanson soit reconnue ». La chanson et l’ensemble de la bande originale sont disponibles sur Spotify (ici).

Des projets ?

« Nous sommes actuellement en train d’écrire le long métrage de La Entrega. Nous avions envie d’en savoir plus sur Armando et sur ses fantômes, savoir qui est ce livreur ou encore qui est son fils. Nous avons également un autre projet de long métrage sur l’homosexualité dans le football afin de voir notamment pourquoi il n’y a pas de référents en la matière alors que c’est quelque chose de primordial. »

Un mot sur Clermont-Ferrand et son festival du court métrage ?

« Je connais ce festival depuis environ 20 ans. En Espagne, toute personne qui étudie le cinéma connaît Clermont-Ferrand et sait que c’est le festival du court métrage le plus important au monde. On nous a annoncé qu’on était nominés aux Goya en même temps que notre sélection en compétition internationale dans ce festival. Nous étions extrêmement heureux. »