Depuis 20 ans, Cinespaña a su s’imposer dans le panorama du cinéma espagnol : lui qui a commencé « tout petit », comme le soulignait la présidente Françoise Palmerio lors de la conférence de presse, est à présent devenu l'un des plus grands festivals de cinéma espagnol hors d'Espagne .

Cette année, pour fêter sa vingtième édition, le festival innove avec une projection en plein air, le samedi 3 octobre au Donjon du Capitole, d'un classique d’Almodóvar : Femmes au bord de la crise de nerfs. La veille sont présentés, selon la tradition, les deux films d’ouverture : Murieron por encima de sus posibilidades d’Isaki Lacuesta, à la Cinémathèque, une comédie déjantée avec de nombreux acteurs célèbres tels que Raúl Arévalo, Emma Suárez, José Coronado… Et à l’ABC, le documentaire Paco de Lucía, légende du flamenco de Curro Sánchez Varela.  

Une section compétitive éclectique et prometteuse

Sept films sont en compétition cette année dans la catégorie long-métrage de fiction. Il y a par exemple A cambio de nada, de Daniel Guzmán qui présente le destin d’un jeune garçon en rupture familiale qui va vivre une aventure folle avec son meilleur ami, un garagiste et une vieille dame. Ou encore A Esmorga, d’Ignacio Vilar qui filme 24 heures de la vie de grands copains de beuverie dans la Galice des années 50. Gracia Querejeta, la réalisatrice de Quince años y un día, vient, quant à elle, présenter son nouveau film, Felices 140 dans lequel de vieux amis se retrouvent pour passer un bon moment avant que l’une de ceux-ci ne se révèle être la grande gagnante de l’Euro Millions. Enfin, Jon Garaño, le réalisateur de 80 egunean, film très remarqué il y a quelques années, vient présenter son nouveau film Loreak qui relie le destin de différents personnages par l'intermédiaire de bouquets de fleurs.

Nouveauté de cette édition, un prix sera décerné au meilleur « nouveau réalisateur » par un jury étudiant du CROUS pour un premier ou second film. Des jurys professionnels remettront également un prix au meilleur documentaire et au meilleur court-métrage.

Les sections spéciales

Dans la section « panorama », on note particulièrement Los exiliados románticos, de Jonas Trueba, film tourné en partie à Toulouse ; le jeune réalisateur avait gagné la Violette d’or avec Los Ilusos lors de l’édition 2013. Ignacio García Velilla, réalisateur de Fuera de carta, présente Perdiendo el norte, qui a connu un succès retentissant en Espagne et qu’on imagine à la fois drôle et profond.

Dans les sections parallèles, le festival a choisi de porter un regard sur l'histoire de  l'Espagne avec 40/40 : regards sur la dictature, 40 ans de dictature et 40 ans de démocratie, une sélection de films militants sur les années Franco et celles qui ont suivi. Une carte blanche est accordée à Márgenes, une plateforme web qui promeut des œuvres bousculant les conventions établies. la Filmoteca española, la cinémathèque espagnole basée à Madrid, est aussi à l'honneur avec la programmation de classiques du cinéma espagnol dont une version restaurée de Un Chien andalou.

La Dernière Séance propose une programmation de films de genre comme La Mariée sanglante ou [Rec] 4 : Apocalypse. Enfin, la section Voir et Revoir donne la possibilité aux retardataires de voir des films espagnols sortis en France récemment comme La niña de fuego ou La isla mínima.

Une invitée d’honneur : Marisa Paredes

Cette année, pour fêter les 20 ans de Cinespaña, Marisa Paredes, l’icône d’Almodóvar, fera l'honneur de sa présence. Elle a aussi travaillé avec d’autres grands noms du cinéma espagnol comme Fernán Gómez, Jesús Franco, Fernando Trueba, Emilio Martínez Lázaro, Agustí Villaronga... Une rencontre à ne pas rater est organisée le 9 octobre à 19h30 à la Cinémathèque, suivie de la projection de La Fleur de mon secret.