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L'Andalousie plutôt que les Etats-Unis
Le réalisateur sévillan Gonzalo García Pelayo se demandait récemment dans une interview : Pourquoi aller tourner aux Etats-Unis alors que l’Espagne et l’Andalousie offrent une vraie richesse d’histoires individuelles, et de cultures. L’adage est partagé par tous ces réalisateurs andalous qui fuient la banalité et parviennent à produire des films audacieux, tout en s’adaptant à la difficile réalité du marché cinématographique espagnol. Le Festival mettra ainsi à l’honneur le réalisateur Manuel Martín Cuencas avec la projection de Amours cannibales, mais aussi Xavi Puebla et son long métrage A puerta fría, et enfin Fernando Franco dont le tout premier film La Herida (La blessure) déjà multi primé est en compétition dans la catégorie « Opéra prima ».
Le cinéma en temps de crise
Tous ces réalisateurs qui ont choisi de continuer à produire dans leur propre pays pourraient entrer dans une autre catégorie mise à l’honneur cette année à Cinéhorizontes : Faire du cinéma en temps de crise. La crise frappe l’Espagne depuis plusieurs années, et le secteur de la culture s’en trouve affaibli. Mais si les salles de cinéma ferment, des initiatives voient le jour, le cinéma continue d’exister, et mieux encore, il se transforme, se renouvelle.
Comment présente-t-on la crise à l’écran ? Comment transforme t-elle le cinéma ? Comment continue t-on de diffuser des films ? Ce sont autant de questions auxquelles répond le film de Neus Ballús La plaga (vainqueur de nombreux prix, dont le Gaudí du meilleur film, en compétition dans la catégorie Opéra Prima) qui traite des destins croisés d’un lutteur, d’un paysan écolo, d’une dame à la retraite, d’une immigrée philippine, et d’une prostituée qui n’a plus beaucoup de clients…
Deux autres films répondront également à ces questions : Hermosa Juventud de Jaime Rosales (présenté à Un certain regard à Cannes, et en compétition à Marseille dans la catégorie Fictions) qui raconte l’histoire d’un jeune couple qui décide de tourner un film porno amateur pour surmonter les difficultés financières, et Los tontos y los estúpidos de Roberto Castón (également en compétition dans la catégorie Fictions), grand vainqueur de l’édition 2009 de CineHorizontes avec son très remarqué Ander.
Le très récent documentaire Barato-metraje 2.0 El futuro del cine hecho en España de Daniel San Román et Hugo Serra (en compétition et présenté en avant-première internationale) donnera lui précisément la parole aux réalisateurs, producteurs, distributeurs, scénaristes et acteurs d’Espagne afin de dresser un portrait actuel du cinéma espagnol, et d’ouvrir des perspectives de réflexion sur le cinéma de demain.
La troisième catégorie mise à l’honneur pour cette 13e édition est une fenêtre sur le cinéma vénézuélien qui voit ses exigences esthétiques devenir de plus en plus nettes, tout en s’emparant de la problématique sociale de la violence et des difficultés de la vie citadine. Ainsi sera diffusé le film de Claudia Pinto, La distancia más larga, et le film de Atahualpa Lichy, El misterio de las lagunas, destin poétique de paysans vénézuéliens qui a connu un vif succès dans les festivals de cinéma du monde entier.
Marisa Paredes, Candela Peña, Antionio de la Torre en vedette
Mais que serait un festival de cinéma sans ses stars ! Quoi de mieux pour clôturer cette présentation que de rendre hommage à la grande Marisa Paredes, invitée d’honneur de Cinehorizontes qui projettera trois films majeurs dont elle est la vedette : Salvajes de Carlos Molinero, Profundo Carmesí d’Arturo Ripstein, et bien sûr Todo sobre mi madre de Pedro Almodóvar, qui gagna la totale : Goya, César, Palme et Oscar.
N’oublions pas non plus le « Coup de chapeau » à l’actrice Candela Peña (3 Goyas pour Te doy mis ojos, Princesas et Les Hommes ! De quoi parlent-ils ?), et à l’acteur andalou Antonio de la Torre, mais aussi les expositions, concerts, conférences, et master class qui animeront la cité phocéenne durant cette parenthèse enchantée.
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