Les films de l'hommage à l'acteur Javier Bardem se déclinent dans une sélection de 10 productions entre 1996 et 2018. L'acteur-personnage, comme l'écrit si bien Pilar Martínez-Vasseur dans l'édito du programme du festival, offrira une masterclass à tous ceux qui, en moins de deux heures, ont réservé leur siège à l'Opéra Graslin, mardi 2 avril à 18h. Cet échange prévu entre Javier Bardem et José Luis Rebordinos (Directeur du festival international de cinéma de San Sebastián) permettra aux spectateurs mordus de savourer les mots précieux de ce géant du cinéma espagnol qui a convaincu d'autres géants du cinéma, espagnol et international, d'interpréter des personnages à sa carrure : l'inconforme Santa dans Los lunes al sol de Fernando León de Aranoa, le tueur de No Country for Old Men des frères Coen, le peintre Juan Antonio dans Vicky Cristina Barcelona de Woody Allen ou encore Uxbal le mystérieux dans Biutiful d' Alejandro González Iñárritu (fraîchement nommé à la présidence du jury du festival de Cannes 2019). Dix titres pour en savoir toujours plus sur cet acteur charismatique, engagé, fils d'Espagne et des Arts, héritier d'une famille de comédiens admirés.

L'autre thème qui colle à la peau du festival et le porte aussi à l'international: le cri et les taconeos des pionnières et pionniers du flamenco grand écran. L'art de l'image et du son embrasera Nantes à la manière des palmas de Los Mellis dans les chansons de Rosalía pour ne citer qu'une seule référence contemporaine musicale qui met la puce à l'oreille des spectateurs en France.

Par un langage souvent semblable à celui du cinéma, fait de ressources multiples et d'inventions techniques, la créativité des artistes du flamenco et des cinéastes est dense. Les mouvements des uns et des autres n'ont de cesse d'être indissociables. Ainsi, le cycle « La caméra au rythme du flamenco » célèbre les courants les plus purs et ceux qui osent transformer car les réalisations cinématographiques dites de flamenco se vouent à insuffler les sentiments les plus profonds qui nous parcourent dans des défis techniques périlleux. Des apparitions audacieuses d'Antonio Gades d'Alicante dans les films de Carlos Saura à la forme hybride des films d'Isaki Lacuesta dans l'univers de Camarón de la Isla, vous pourrez profiter de huit films, de l'exposition du photographe René Robert, d'un concert et d'une table ronde « flamenco et cinéma ». En fin de cycle, peut-être ne saurons-nous toujours pas définir avec précision ce que sont le flamenco et le cinéma lorsqu'ils se rencontrent, car l'Art relève-t-il de la raison ? Et qu'importe pourvu qu'il y ait l'ivresse !

La série Arde Madrid d'Anna R.Costa et de son homme Paco León épicera ces 11 journées de cinéma par sa diffusion intégrale! L'aventure d'Ava Gardner dans le Madrid des années cinquante est proposée en exclusivité ! Une fête à ne pas rater !

La compétition pour le Prix Jules Verne au Meilleur Film (présidente du jury María Barranco), le Prix du Public et le Prix du Jury Jeune, s'organise autour de six titres de fiction, 5 titres de documentaire (Prix du Meilleur Documentaire avec José Luis Sánchez Noriega pour président), 4 premiers films (Prix du Meilleur Premier Film sous la direction de Laurence Aubron), 7 courts-métrages (Prix du Meilleur Court-Métrage) et 4 titres pour les scolaires (Prix du Jury Scolaire). La sélection officielle est composée de 8 autres films hors compétition, incluant la série Arde Madrid. La fenêtre basque est représentée, pour cette nouvelle édition, par la sélection de 7 courts-métrages provenant de la cuvée Kimuak 2018 (sélection annuelle de courts-métrages réalisés en Euskadi).

Pour ce qu'il en est des deux autres expositions qui complètent la scène artistique espagnole à Nantes, « Faces » de la réalisatrice Isabel Coixet s'offre à l'espace Cosmopolis et au Manoir de la Touche, « Itinerancia » des Artistes de la Casa de Velázquez (Département de Loire-Atlantique).

Enfin et de manière toujours plus conséquente, le cinéma, c'est aussi ceux qui en parlent et qui échangent à son sujet, six cosmo-rencontres sont prévues, deux tables rondes, une séance de dédicace, une masterclass et onze événements pourront satisfaire, une année de plus, les amoureux du 7ème art espagnol avant, pendant et après les séances. Un autre grand Olé pour le concert de Marina Heredia, une belle opportunité de découvrir ou redécouvrir une autre diva du flamenco.

Les séances décentralisées en collaboration avec le département de Loire-Atlantique sont à saluer ! Le cinéma espagnol demande à être vu et revu sur des territoires de plus en plus multiples. La 4ème édition de Playtime, du 30 mars au 16 avril, en est la preuve depuis 2016, organisée par Le Cinématographe. Ainsi, Petra de Jaime Rosales (qui sera présent) et El silencio de otros d'Almudena Carracedo et Robert Bahar se projetteront pour de nombreuses séances chacun ( Cinéma Jacques Tati à Saint Nazaire, Montluc Cinéma à Saint-Etienne-de-Montluc, Cinéma Le Hublot au Croisic, Cinéma Le Beaulieu à Bouguenais, Cinéma Lutétia à Saint Herblain, Cinéma Saint Paul à Rezé, Cinéma Pax au Pouliguen, Cinéma Eden à Ancenis, Cinéma le Connétable à Clisson, Ciné Nova à Savenay) en plus de la séance scolaire programmée au Cinéma Atlantic à La Turballe pour Campeones, ou encore les séances pour Quién te cantará de Carlos Vermut, Carmen y Lola d'Arantxa Echevarría, Paco de Lucía : la búsqueda de Curro Sánchez et El reino de Rodrigo Sorogoyen.

Le cinéma est là pour nous... Cédons au plaisir du spectacle, à Nantes, en région et hors région !

René Robert, lors de la conférence de presse parisienne