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Pour parler de l'identité, Mendoza parle de l'individu. L'apparente simplicité d'une vie de « pobre campesina » est un cliché démonté. La sagesse du village, sa cruauté aussi, l'empathie de certains, le mépris et la pitié d'autres remplissent les jours dématérialisés de la Señorita María, et il faut bien l'avouer, la vie de ses voisins. Tantôt bête de foire, tantôt étoile brillante des vies solitaires et monotones, elle est la plus admirable dévote. Catholique et conservatrice, rêveuse et transsexuelle, paysanne et pensive, elle crève l'écran de la caméra, plan fixe ou caméra au poing.
La force de cette femme ensorcèle l'œil du cinéaste : elle est la métaphore incarnée du chemin du créateur. Rubén Mendoza filme tout ce qui est nécessaire pour son public. Une soif de dire la dureté des conditions de vie à Boavita, la lenteur des gestes du quotidien et la force des mains travailleuses. Il montre la beauté de la terre Pachamama, la douceur de chevelures soyeuses, l'histoire des rides des anciennes, la défense de la dignité.
Les Rédacteurs
Le Panorama se construit sur le genre documentaire (six en compétition pour trois fictions et deux expérimentaux). Un genre qui, à cette occasion, se caractérise par ses capacités expressives multiples. Les thématiques sont variées et inattendues, à l'image du jury des longs-métrages composé par Zoé Valdés (romancière, poétesse et scénariste... Lire la suite