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17 Mars 2016 | 30 Mars 2016

Nantes a célébré une fois de plus son Festival du Cinéma Espagnol (17 mars – 30 mars). Cette édition était annoncée exceptionnelle car son programme était encore plus riche que le précédent, déjà remarquable. Le majestueux théâtre Graslin, l’Espace Cosmopolis et le fidèle Cinéma Katorza ont été les témoins privilégiés d’échanges, d’expositions et de nombreuses projections à en donner le vertige à tous les amateurs de ''buen cine''.

Le samedi 2 avril 2016. 

Affiche

Visite guidée
La programmation de cette 26ème édition s’est construite autour du thème de « L’ailleurs est partout ». Les films nous ont transportés dans des lieux « ex-situ » à l’Espagne comme pour mieux y revenir avec des aventures « rocambolesquement » réelles comme A perfect day (Un jour comme un autre) de F. L. de Aranoa, Walls (Documentaire de P. Iraburu et M. Molina), Les exilés romantiques (J. Trueba), Truman (C. Gay), Lettres à Marie (M. Garcia Ribot) ou encore Un automne sans Berlin (L. Izagire).
D’autres films ont touché de nombreux spectateurs par leur réalisme social. Le pays est en crise, le cinéma espagnol en aborde les lourdes conséquences dans Rien en échange (D.Guzman), Le gîte et le couvert (J. M. del Castillo), L’inconnu (D. de la Torre), Pikadero (B. Sharrock), On n’est pas seuls (P. J. Ventura) et Loin de la mer (I. Uribe).
Et il y a encore les films qui nous étonnent tant par leurs propositions formelles que par leurs obsessions philosophiques. Il en est ainsi pour L’académie des muses de J. L. Guerin, La mariée (P. Ortiz), Grand-mère (A. Altuna) et Football (S. Oksman).
L’autre thème qui a permis d’organiser un autre mouvement dans la programmation du Festival est celui des « Désastres d’une guerre (1936-2016) ». Parce que l’Espagne assiste encore à l’exil de ses jeunes, ses cinéastes explorent les cicatrices encore ouvertes d’un passé franquiste, espérant peut-être raviver la résistance. Ainsi, les grands écrans du Festival projettent Anna et les loups (C. Saura), Espagne 1936 (J.P. Le Chanois), Espoir, sierra de Teruel (A. Malraux et B. Peskine), L’arbre de Guernica (F. Arrabal), Le Labyrinthe de Pan (G. del Toro) et sept autres réalisations sur ce thème.
Les productions cinématographiques basques, fenêtre ouverte depuis seize éditions de Festival, se présentent dans un panorama de six films réalisés en 2015 : Sanctuaire (O. Masset-Depasse), Walls (P. Iraburu et M. Molina), Amama (A. Altuna, coup de cœur de notre rédaction), Pikadero (B. Sharrok), Lejos del mar (I. Uribe, uruguayen de naissance mais basque d’adoption), Un automne sans Berlin (L. Izagirre). Ces films côtoient à Nantes d’autres succès contemporains comme Argentina (Zonda) de C. Saura, El Clan (P. Trapero), Dieu, ma mère et moi (F. Veiroj), Eva ne dort pas (P. Agüero), Ocho apellidos catalanes (E. Martínez-Lázaro), Régression (A. Amenábar) ou encore El mundo sigue (F. F. Gómez) qui connait une renaissance dans les salles espagnoles après de longues années de censure par le franquisme.


Les invités d’honneur
Fernando León de Aranoa participe au Festival avec son nouvel opus A perfect day (Un jour comme un autre). Son parcours professionnel a commencé aux côtés d’Antonio del Real, en aiguisant sa plume de scénariste pour plusieurs séries. Il dirige aussi le court-métrage Sirenas en 1994. Elías Querejeta produit son premier long-métrage Familia (avec la jeune et déjà talentueuse Elena Anaya) puis Barrio (1998). Après avoir reçu de nombreux Goya, il continue à écrire des scénarios pour des séries télévisées dont Uno, dos, tres, responda otra vez avec les humoristes Martes y Trece. Il s’aventure aussi sur le terrain du documentaire avec, entre autres, Caminantes en 2001. Il réalise Los lunes al sol, avec Javier Bardem et en 2005 il écrit, réalise et produit (production Reposado) Princesas.
Le Festival nous a offert aussi l’occasion d’échanger avec Elena Anaya, diplômée de l’Ecole Supérieure d’Art Dramatique de Madrid, révélée par le premier long-métrage de F. L. de Aranoa, Familia. Elle tourne ensuite, entre autres, Lucía de Julio Medem et La piel que habito de Pedro Almodóvar. Elle reçoit le Goya de la Meilleure actrice en 2011. Cette habile actrice incarne ses différents rôles comme des secondes peaux et Nantes ne pouvait que lui offrir un zoom à la hauteur de son engagement interprétatif.

Les Expositions

L’équipe du Festival a proposé également de quoi assouvir notre soif artistique avec l’exposition Miroir de l’histoire espagnole au Forum Fnac, quatre rencontres (Antonio Altarriba, Odette Martinez-Maler, Maite Garcia Ribot, Lydie Salvayre) et une conférence : « Les désastres d’une guerre : l’Espagne 1936-1975 » avec Pilar Martinez-Vasseur.
Elías vida mía. Photographies d’une vie de cinéma. Elías Querejeta (1934-2013) a occupé une part de choix à l’Espace Cosmopolis pour le plaisir des admirateurs du plus important des producteurs espagnols. Par ailleurs, l’Espace Ecureuil s’est parfumé de l’exposition Mes déesses préférées de Dis Berlin et Les Artistes de la Casa Velázquez ont pu être appréciés au Musée Dobrée, Manoir de la Touche.

Les Compétitions
La sélection officielle était composée de six films luttant pour le Prix Jules Verne sous le regard bienveillant du jury présidé par Laurent Cantet (Entre les murs, Retour à Ithaque) et composé par Héloïse Godet, Nuria Vidal, Alex Masson et Anne-Cécile Rolland. La deuxième catégorie dédiée aux Opéras Primas a rassemblé cinq films distingués par un jury de journalistes de la presse régionale et nationale. Les documentaires ont une fois de plus été à l’honneur. Les membres du jury de Ricardo Aldarondo ont décerné un prix parrainé par le Colegio de España (Cité Internationale de Paris). Le public a pris une part très active lors de cette compétition grâce à la catégorie des courts-métrages. Il a pu primer des courts parmi les sept productions sélectionnées pour cette année 2016.
Une surprise supplémentaire a fait briller tous les yeux y compris de ceux qui pouvaient encore hésiter à se rendre aux projections : El Olivo, de Iciar Bollaín, a été vu en Première Européenne ce dimanche 20 Mars !


Sans vouloir tourner si vite la page du 26ème Festival de Nantes et souhaitant profiter encore un peu de cette grandiose tranche de cinéma, rappelons ici la festive soirée de clôture. Les spectateurs ont assisté à une expérience lumineuse avec le film Felices 140 de Gracia Querejeta, à la remise des différents Prix et à la douce présence, physique ou symbolique, des quarante-quatre invités qui ont foulé le pavé de la brillante ville de Nantes, toujours plus convaincus les uns et les autres que le cinéma est bien un patrimoine universel à diffuser et à protéger. 

 
PALMARES 2016
Le Prix du Jury Jules Verne : Los exiliados románticos de Jonás Trueba.
Mention spéciale du Jury Jules Verne : L’académie des muses de José Luis Guerín.
Le Prix du Jury Jeune : Amama de Asier Altuna.
Le Prix du Public : Truman de Cesc Gay.
Le Prix Opera Prima : A cambio de nada de Daniel Guzmán.
Le Prix du Meilleur Documentaire: Walls de Pablo Iraburu et Migueltxo Molina.
Le Prix du Meilleur Court-Métrage (deux réalisations récompensées cette année) : Apolo 81 de Oscar Benácer et Cordelias de Gracia Querejeta.
 
 
 
 
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