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Les Regards 2012 tiennent leurs promesses

20 Mars 2012

Voilà, les Regards sur le cinéma espagnol et latino-américain, c'est fini pour cette année! Le festival hispanique de Valence s'est achevé le 10 mars sur sa traditionnelle « soirée ciné-tapas », qui a réuni 200 personnes pour deux films au choix, El Chino ou Eva, puis Amador ou Pain noir, avec un entracte festif autour de spécialités espagnoles.

Les Regards 2012 tiennent leurs promesses

Cette année encore, les spectateurs ont répondu présents: 3 210 entrées en une semaine, preuve du réel intérêt que suscite le cinéma hispanique en France, bien au-delà des seules grandes figures telles que Pedro Almodóvar... En effet, le public n'hésite pas à voir des œuvres dont les réalisateurs sont de parfaits inconnus en Europe.

C'est ainsi que des fictions comme Sale temps pour les pêcheurs, Bonsaï ou L'artiste, peu diffusées en France, ou des documentaires aux sujets difficiles, tels que Los herederos ou 108-Cuchillo de Palo, ont trouvé leur public. De la même façon, on peut se réjouir que les spectateurs assistent à des avant-premières de films dont la presse ne s'est pas encore fait l'écho, et aux sujets aussi variés que ceux abordés par No tengas miedo (l'inceste), Eva (film d'anticipation), Les Vieux chats (la vieillesse et les conflits de générations) ou La Vida útil (hommage en noir et blanc au cinéma). Preuve que ce qui attire les spectateurs dans les salles obscures, davantage que des noms, ce sont avant tout des histoires...

Il n'en demeure pas moins que les « valeurs sûres » continuent de faire recette: ainsi, le dernier film de Carlos Saura, Flamenco, flamenco, a fait salle comble le vendredi soir avec 160 entrées. Le gros plan consacré à la réalisatrice Icíar Bollaín à l'occasion de ses 30 ans de carrière a également rassemblé un nombre honorable de spectateurs sur trois films: Ne dis rien, Mataharis et Même la pluie, coup de cœur du public l'an dernier donc traditionnellement reprogrammé lors de l'édition suivante. Il en va de même pour Les acacias, de Pablo Giorgelli, Caméra d'Or au dernier festival de Cannes, Balada triste, d'Álex de la Iglesia, ou Malveillance, de Jaume Balagueró, qui prouve que le film de genre à l'espagnole séduit toujours autant. Quant au coup de cœur, il est allé cette année à El Chino, de l'argentin Sebastián Borensztein, l'une des seules comédies d'un festival dont la sélection reflète une époque troublée. C'est aussi le film qui a réuni le plus de spectateurs sur la semaine. La prestation de Ricardo Darín, acteur phare du cinéma argentin, qui avait déjà séduit les Valentinois en 2010 avec Dans ses yeux, n'y est évidemment pas étrangère.

On constate aussi que les rencontres avec des réalisateurs contribuent largement à attirer le public dans les salles. Les débats y ont été riches, que ce soit sur des sujets politiques comme la situation au Mexique avec le journaliste Braulio Moro suite à la projection de Miss Bala, ou en Colombie avec le réalisateur Juan José Lozano, venu présenter son nouveau long-métrage, Impunité. Les questions que le documentaire soulève et les choix qu'il impose ont également été abordés avec Sonia Kerfa, spécialiste du genre. Enfin, Mataharis, dont la projection coïncidait avec la journée internationale de la femme le 8 mars, a naturellement donné lieu à de longues discussions sur la condition féminine, l'image des femmes dans les médias et la parité dans le secteur de l'audiovisuel. Preuve, comme le soulignait Cyril Désiré, directeur du Navire, que le cinéma reste aujourd'hui l'un des derniers lieux pour échanger et débattre.

Nous terminerons ce bilan positif en ajoutant que les séances spéciales organisées à destination du public scolaire ont remporté un succès qui se confirme d'année en année : au cours de la semaine, les Regards ont ainsi reçu sept établissements et pas moins de 830 lycéens et étudiants. De quoi faire encore de futurs adeptes du cinéma hispanique !

 

Christelle Guignot

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