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Le festival toulousain déploie, du 30 septembre au 9 octobre 2011, un large éventail de cinéma espagnol: fictions, documentaires, avant-premières, films de répertoire, thématiques... Laissez-nous vous guider (un peu) dans cette programmation.
Les avant-premières
Le festival présente cette année quatre films en avant-première, dont le très attendu Amador de Fernando León de Aranoa. Ce réalisateur qui nous avait émerveillés avec Les Lundis au soleil et Familia revient sur le devant de la scène après cinq ans d'absence. C'est l'actrice Magali Solier, déjà remarquée dans Blackthorn et Fausta, qui incarne le rôle principal de Marcela, une immigrée péruvienne qui s'occupe au cours d'un été d'Amador (Celso Bugallo), un vieil homme alité et délaissé par sa famille. Il faudra aussi compter sur La Mosquitera d'Agusti Vila (sortie nationale le 16 octobre), qui décortique les relations d'une famille catalane rongée par la culpabilité. Humour grinçant et situations étranges garanties. Ce film est l'occasion de revoir à l'écran Emma Suarez (Alicia) et l'excellent Eduard Fernandez (Miquel). Carlos Saura, que l'âge ne semble pas affecter, continue de réaliser un film musical par an, avec cette année en avant-première à Toulouse Flamenco, flamenco (sortie prévue le 14 décembre), au titre évocateur. Pour finir, le festival présente La Buena noticia d'Helena Taberna (au cinéma le 19 octobre), que Cinespaña avait récompensé en 2009 avec le prix d'interprétation masculine décerné à Unax Ugalde.
Hommage à Jorge Semprún et Pilar Miró
Jorge Semprún, cette grande figure politique et culturelle de l'Espagne, nous a quittés en juin dernier à l'âge de 87 ans. Résistant, déporté à Buchenwald, militant communiste jusqu'en 1964, ministre de la culture espagnole en 1988, cet homme dont la vie est marquée par l'engagement était aussi un écrivain de renom (Quel beau dimanche, L'Ecriture ou la vie...) et l'auteur de scénarios notamment pour Costa Gavras (Z, L'Aveu, Section spéciale). Franck Apprenderis présentera deux de ses réalisations, Le Temps du silence (scénario de Semprún) et Empreintes sur Jorge Semprún, qui reviennent par la fiction et le documentaire sur l'après Buchenwald et la difficulté de dire l'horreur des camps. La Guerre est finie d'Alain Resnais (écrit par Semprún) évoquera quant à lui le passé d'un militant clandestin communiste au temps de l'Espagne franquiste.
Pilar Miró (1940-1997), réalisatrice emblématique de la Transition démocratique espagnole, fait également l'objet d'un hommage. Elle représente pour les Espagnols la figure d'une femme moderne qui s'implique dans la vie politique et s'affirme en tant que femme d'images. Un modèle qui inspirera beaucoup de jeunes réalisatrices espagnoles des années 90. Françoise Heitz, auteur d'une monographie sur Pilar Miró, parle « d'un cinéma qui s'inscrit dans le courant de la culture comme révolte: contre la dictature, et plus généralement contre tout asservissement, en particulier celui de la pensée ». Six de ses films sont projetés le temps du festival, dont Le Chien du jardinier, adaptation de la pièce éponyme de Lope de Vega, qui valut à Pilar Miró le Goya de la meilleure réalisatrice en 1996.
Le festival propose comme chaque année une section compétitive de fictions et de documentaires, un panorama, des séances du soir dédiées au cinéma de genre et d'autres thématiques et hommages à découvrir dans le détail sur le site de Cinespaña. Plus de 50 invités sont attendus: Lola Dueñas, Juan Diego Botto, Montxo Armendariz, Lluis Miñarro, Eduardo Mendoza... avec lesquels le public pourra échanger après les séances ou dans la cour de la Cinémathèque.
Thomas Tertois
Présidé par Anne Alvaro, le jury du festival du cinéma espagnol de Toulouse a opté pour les deux propositions cinématographiques les plus originales de la compétition. Crebinsky, d'Enrique Otero a reçu la Violette d'or du meilleur film, le prix d'interprétation masculine (Miguel De Lira et Sergio Zearreta) ainsi que le prix de la composition... Lire la suite
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Comment le cinéma est-il arrivé dans votre vie ?A l'origine, je suis pianiste et je faisais et fais toujours partie du groupe Crebinsky, qui a donné son nom au film. Il y a aussi ma mère qui m'a montré beaucoup de bons films quand j'étais petit. J'ai vu à cette époque beaucoup de films italiens, beaucoup de Chaplin, et quand on voit autant de bons... Lire la suite