Interviews
80 jours est avant tout un film de duos. Duo de réalisateur/duo d'actrices... Comment s'organise-t-on à deux sur le tournage ? Quel est l'avantage pour un réalisateur d'avoir un partenaire ?
Jon Garaño : Nous avons l'habitude de travailler ensemble chez Moriarty (ndlr : leur société de production), bien que nous dirigions seuls nos courts-métrages. Travailler ensemble nous permet de partager la pression, car il y en a beaucoup, avec l'argent notamment. Le partage des idées nous permet d'aller plus loin. Il nous arrive aussi de nous fâcher lors de nos discussions ; mais le résultat reste positif. Lors du tournage, les fonctions sont divisées : je m'occupe de la partie technique et José Mari Goenaga est chargé de la mise en scène. En général, le premier jour se passe bien, mais on rencontre très vite des difficultés parce que l'un souhaite intervenir dans la fonction de l'autre et, au final, le responsable de sa discipline finit toujours par avoir le dernier mot...
80 jours, c'est avant tout un film d'amour entre deux femmes qui ont grandi et vécu différemment... Pourquoi avoir voulu mettre en scène un thème si délicat ?
Jon Garaño : 80 jours vient de deux idées. On voulait mettre en scène le monde des personnes âgées et puis revenir sur l'histoire d'amour de deux amies trentenaires. Nous n'avions jamais vu ce genre de film et nous avons estimé que ça valait la peine d'être raconté.
Où s'arrête la vérité dans le film ? Quelle a été la réaction des deux femmes quand vous avez pris la décision d'adapter leur histoire ?
Jon Garaño : On s'est seulement basé sur leur histoire. D'ailleurs, elle est vite modifiée à travers l'écriture et la mise en scène. Ce qui différencie le film de la réalité, c'est que ces femmes ont 30 ans et ne sont pas séparées par le monde rural. Elles ont adoré le film, elles disent même que c'est leur film. Elles pensent que le film met bien en scène ce qu'elles ont vraiment ressenti. Elles sont ravies.
C'est votre premier long métrage de fiction, après avoir réalisé Lucio, nominé au Goya du Meilleur Documentaire en 2007. Avec la crise économique espagnole, vous vous êtes quand même lancés dans le projet... Quelles ont été les difficultés rencontrées au cours de la réalisation du film ?
José Mari Goenaga : Le film a été financé en 2008, juste avant la crise. Nous n'avons pas vraiment ressenti la crise espagnole. En revanche, notre deuxième film est actuellement plus difficile à financer. On vit à Saint Sébastien et il y a moins de concurrence qu'à Madrid. Nous avons reçu des aides de la télévision, du gouvernement basque et du ministère de la culture. On a vraiment eu de la chance, parce que c'est un film pas très commercial. On espère connaître la même chose pour notre second film.
Axun (Itziar Aizpuru) a 70 ans. Élevée dans les traditions, cette retraitée est mariée depuis des lustres et possède une ferme avec son mari, au Pays basque. Sa fille, Josune, trentenaire, a divorcé et s'est exilée à Los Angeles. Un jour, son ex-mari Mikel tombe dans le coma suite à un accident de voiture. Josune refusant de rentrer, Axun décide... Lire la suite
80 jours est un film basé sur l'amour entre deux femmes. Le personnage que vous incarnez, Maité, est gay et l'assume totalement, alors qu'Axun est plutôt troublée par ce qu'elle ressent, puisqu'elle est mariée à un homme depuis sa jeunesse. C'est une histoire forte mais délicate. Quelle a été votre réaction à la lecture du scénario ? Je crois... Lire la suite