80 jours est un film basé sur l'amour entre deux femmes. Le personnage que vous incarnez, Maité, est gay et l'assume totalement, alors qu'Axun est plutôt troublée par ce qu'elle ressent, puisqu'elle est mariée à un homme depuis sa jeunesse. C'est une histoire forte mais délicate. Quelle a été votre réaction à la lecture du scénario ?

Je crois qu'on doit donner de l'importance à tout ce qu'on lit. Quand j'ai vu que le film reposait sur une histoire d'amour lesbienne, je me suis dit : « Pourquoi pas ! » Je suis une femme très libérale. Je suis bien consciente que chaque personne puisse avoir sa propre sexualité. Maïté est lesbienne et je n'ai eu aucun problème à accepter mon rôle.

C'est votre premier rôle au cinéma... Qu'avez-vous appris de cette première expérience ? Pourquoi avoir passé le casting ?

J'habite un petit village du Pays basque et je suis membre d'une troupe de théâtre. Les réalisateurs cherchaient des actrices plutôt âgées parlant le basque. Je n'ai pas hésité à passer les castings avec trois autres camarades de la troupe, juste pour m'amuser. Jamais nous ne pensions être sélectionnées. Lors des essais, on m'a appris qu'il y aurait plusieurs scènes de baisers et je ne savais pas pour quel rôle je postulais. J'ai ensuite passé un deuxième essai pour le rôle de Maité. Et puis, un vendredi, alors que je faisais mes courses avec mon mari, mon téléphone a sonné : c'était le réalisateur qui m'annonçait que j'étais prise pour le rôle ! J 'avais pris cette expérience à la rigolade, et, comme ça devenait sérieux, j'ai eu un moment de doute. C'est mon mari qui m'a poussée à accepter. Cette première expérience est le meilleur cadeau que j'ai pu avoir et une très forte amitié s'est créée avec Itziar (Itziar Aizpuru qui incarne Axun).

Vous avez été amenées à travailler ensemble tout au long du tournage. Comment vous-êtes vous organisées... notamment pour les scènes intimes ?

Nous nous sommes connues aux essais et une relation très amicale est née entre nous. Tout se passait très bien pendant les scènes d'amour, ça ne nous dérangeait pas du tout de nous embrasser devant la caméra ! C'était même plutôt drôle, parce qu'on sentait bien que les réalisateurs étaient plus stressés que nous lors de ces scènes.