Interviews
Pedro Aguilera - La Influencia
Je crois que je cherchais à faire un film religieux.
Pedro Aguilera est né à San Sebastián, Guipúzcoa, en 1977. Après une licence d'art à l'Université Complutense de Madrid, il a travaillé comme dessinateur de story-board pour des agences de publicité. Il a travaillé également au Mexique comme assistant réalisateur de Carlos Reygadas sur le film Batalla en el cielo et sur le film de Amat Escalante, Sangre. La Influencia est son premier long-métrage (sortie nationale le 23 avril 2008). Il en est le scénariste, le réalisateur et le coproducteur.
Comment est née l'idée du film?
J'ai toujours été intéressé par l'idée de changement. La mort est un changement palpable subi par l'homme, tout comme la naissance. Il s'agit de voir la désintégration des choses non comme quelque chose de nécessairement négatif, mais comme quelque chose de naturel. La vie est un voyage au cours duquel s'opèrent des transformations, un moment transitoire entre deux états spirituels. Cette image m'est venue à l'esprit et j'ai voulu la transposer en une métaphore très concrète, dans une famille. Quelque chose de très simple. Une personne est confrontée aux problèmes de la vie quotidienne, qui vont la fragiliser et la démoraliser jusqu'à la dépression. Je cherchais à souligner la contradiction entre cette image agressive et ma façon de la filmer, naturelle et sobre. Sans jugement, sans froideur, mais avec compréhension.
De quelle influence veut parler le titre du film?
L'histoire reflète l'influence du contexte. Dans le cas présent, l'influence d'une mère malade sur la vie de ses enfants. Et sur le fait qu'ils ont le choix. À la fin du film, ils choisissent de voir les choses de façon positive, simplement pour survivre. Une sorte de sagesse inconsciente leur montre le chemin à suivre. Mais dans ce cas, le bon chemin c'est l'oubli d'une partie d'eux-mêmes, de leur mère.
Comment s'est déroulé le casting?
Je souhaitais travailler avec des acteurs non professionnels, je ne voulais pas d'interprètes. Je voulais que ces personnes arrivent à transmettre l'essence des personnages, sans avoir besoin de construire leur rôle de façon consciente. Je connaissais depuis longtemps Paloma Morales, l'actrice principale. J'ai écrit le scénario en pensant à elle et à ses enfants. Les deux protagonistes Romeo et Jimena sont ses enfants dans la vie réelle. Dès le départ, je savais qu'il me fallait la famille au complet pour obtenir ce naturel et cette complicité. Au début Paloma ne voulait ni être la protagoniste du film, ni faire jouer ses enfants. Elle n'est pas actrice et elle savait que ce rôle difficile mettait en évidence les faiblesses et les souffrances d'un individu. Le personnage l'obligeait à être en permanence dans un état de chagrin et de vulnérabilité. Pendant tout le projet, Paloma n'a jamais vraiment su de quoi traitait l'histoire, ni quelle était sa signification. Cela a été très utile pour incarner un personnage perdu, confus, plein de frustration et de contradictions en permanence.
Avez-vous cherché à user de sobriété formelle par rapport à la dégradation du personnage?
La réalisation devait être très sobre. J'avais conscience qu'il fallait peu de mouvements de caméra. Il fallait s'en tenir à une caméra fixe et tenter de donner du sens à une séquence avec des mouvements imperceptibles. Il y a d'ailleurs beaucoup de plans séquences dans le film. Le film évoque le passage du temps et la subtile transformation des choses. Les changements infimes m'intéressent autant que les changements plus visibles. En laissant la caméra fixe un long moment, on peut s'arrêter sur de petits détails. On a conçu la mise en scène comme pour filmer un paysage ou une nature morte.
Quelles ont été tes influences?
Au fil du temps, mes goûts ont évolué. Enfant, le monde de l'art me fascinait et certains peintres ont eu une grande influence sur moi. D'une certaine façon, je crois que je cherchais à faire un film religieux. Pour faire ce film, j'ai vu beaucoup de peintures religieuses, la Vie de Jésus, le Chemin de Croix, la Descente de la Croix ou l'Annonciation. Giovanni Bellini et Hans Holbein m'ont beaucoup inspiré.
J'ai toujours été intéressé par l'idée de changement. La mort est un changement palpable subi par l'homme, tout comme la naissance. Il s'agit de voir la désintégration des choses non comme quelque chose de nécessairement négatif, mais comme quelque chose de naturel. La vie est un voyage au cours duquel s'opèrent des transformations, un moment transitoire entre deux états spirituels. Cette image m'est venue à l'esprit et j'ai voulu la transposer en une métaphore très concrète, dans une famille. Quelque chose de très simple. Une personne est confrontée aux problèmes de la vie quotidienne, qui vont la fragiliser et la démoraliser jusqu'à la dépression. Je cherchais à souligner la contradiction entre cette image agressive et ma façon de la filmer, naturelle et sobre. Sans jugement, sans froideur, mais avec compréhension.
De quelle influence veut parler le titre du film?
L'histoire reflète l'influence du contexte. Dans le cas présent, l'influence d'une mère malade sur la vie de ses enfants. Et sur le fait qu'ils ont le choix. À la fin du film, ils choisissent de voir les choses de façon positive, simplement pour survivre. Une sorte de sagesse inconsciente leur montre le chemin à suivre. Mais dans ce cas, le bon chemin c'est l'oubli d'une partie d'eux-mêmes, de leur mère.
Comment s'est déroulé le casting?
Je souhaitais travailler avec des acteurs non professionnels, je ne voulais pas d'interprètes. Je voulais que ces personnes arrivent à transmettre l'essence des personnages, sans avoir besoin de construire leur rôle de façon consciente. Je connaissais depuis longtemps Paloma Morales, l'actrice principale. J'ai écrit le scénario en pensant à elle et à ses enfants. Les deux protagonistes Romeo et Jimena sont ses enfants dans la vie réelle. Dès le départ, je savais qu'il me fallait la famille au complet pour obtenir ce naturel et cette complicité. Au début Paloma ne voulait ni être la protagoniste du film, ni faire jouer ses enfants. Elle n'est pas actrice et elle savait que ce rôle difficile mettait en évidence les faiblesses et les souffrances d'un individu. Le personnage l'obligeait à être en permanence dans un état de chagrin et de vulnérabilité. Pendant tout le projet, Paloma n'a jamais vraiment su de quoi traitait l'histoire, ni quelle était sa signification. Cela a été très utile pour incarner un personnage perdu, confus, plein de frustration et de contradictions en permanence.
Avez-vous cherché à user de sobriété formelle par rapport à la dégradation du personnage?
La réalisation devait être très sobre. J'avais conscience qu'il fallait peu de mouvements de caméra. Il fallait s'en tenir à une caméra fixe et tenter de donner du sens à une séquence avec des mouvements imperceptibles. Il y a d'ailleurs beaucoup de plans séquences dans le film. Le film évoque le passage du temps et la subtile transformation des choses. Les changements infimes m'intéressent autant que les changements plus visibles. En laissant la caméra fixe un long moment, on peut s'arrêter sur de petits détails. On a conçu la mise en scène comme pour filmer un paysage ou une nature morte.
Quelles ont été tes influences?
Au fil du temps, mes goûts ont évolué. Enfant, le monde de l'art me fascinait et certains peintres ont eu une grande influence sur moi. D'une certaine façon, je crois que je cherchais à faire un film religieux. Pour faire ce film, j'ai vu beaucoup de peintures religieuses, la Vie de Jésus, le Chemin de Croix, la Descente de la Croix ou l'Annonciation. Giovanni Bellini et Hans Holbein m'ont beaucoup inspiré.