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La compétition officielle du festival Cinespaña leur consacre une section, mais c’est sur l’ensemble du palmarès que les premiers films ont régné en maître à l’occasion de cette dix-huitième édition.
Les óperas primas surfent sur Cinespaña 2013

S’il est un nom à associer à l’édition 2013 du festival Cinespaña, c’est bien celui de Los Ilusos. Réalisé par le jeune Jonás Trueba, fils de l’auguste réalisateur madrilène Fernando Trueba, le long-métrage a non seulement remporté la Violette d’or du meilleur film, mais également le prix de la Meilleure interprétation masculine et celui de la Meilleure musique originale. Admirable dans son rôle de jeune cinéaste, Francesco Carril livre une performance d’autant plus saisissante qu’il s’agit de sa première apparition au cinéma. De son côté, Abel Hernández offre un interlude musical au deuxième film de Jonás Trueba avec la chanson "Cabalgar", tirée de son projet El Hijo.

Tout comme Francesco Carril, l’actrice Marián Álvarez a été sacrée Meilleure interprétation féminine à l’unanimité pour son interprétation d’Ana dans La Herida. Capable d’exploiter chacune des facettes d’un personnage écorché vif, elle fait du premier long-métrage de Fernando Franco en tant que réalisateur, une fresque édifiante sur le quotidien des individus borderline. Deuxième "premier film" à avoir été primé, La Plaga, de la cinéaste catalane Neus Ballús : réalisé en collaboration avec Pau Subirós, le meilleur scénario de Cinespaña 2013 entraîne le spectateur dans une réflexion sur le quotidien en Espagne sous forme de portraits hyperréalistes, puisque les acteurs, tous amateurs, y racontent leurs propres vies. Première fiction (sans trop l’être) pour Manuel Pérez Cáceres, Frontera a été récompensée pour la meilleure photographie.

Dans les autres catégories, le jury étudiant a décerné le prix du Meilleur premier film au long-métrage Otel.lo de Hammudi Al-Rahmoun Font, qui met en abyme le tournage sans concession d’une nouvelle version de la pièce éponyme de William Shakespeare. En matière de court-métrage, c’est Eskiper de Pedro Collantes qui a obtenu le trophée, juste devant Bendito Machine IV, signé Jossie Malis, auquel le jury professionnel a accordé une mention spéciale. Jorge Tur Moltó a pour sa part raflé le prix du Meilleur documentaire avec Dime quién era Sanchicorrota

Sans surprise, c’est El Cuerpo qui a finalement gagné les faveurs du public de Cinespaña. Thriller palpitant à l’esthétique digne d’une superproduction américaine, la griffe espagnole en plus, cette ópera prima (encore une !) en tant que réalisateur d’Oriol Paulo embarque les cinéphiles dans une enquête policière pour le moins insolite. Au programme, la disparition d’un corps de la morgue où il était conservé : de quoi donner des sueurs froides au veuf de la défunte, suspect numéro un de l’inspecteur Jaime Peña, incarné par José Coronado. Invité d’honneur de cette nouvelle édition du festival toulousain, le maître des rôles de galant ou de flic du cinéma espagnol a quant à lui reçu le trophée Cinespaña pour l’ensemble de sa carrière, dont les Toulousains ont pu voir un aperçu pendant ces dix jours de festival.

Julie Thoin-Bousquié