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20 Septembre 2013 | 28 Septembre 2013
La Herida repart de cette 61e édition avec deux des principales distinctions : le Prix Spécial du Jury et le Prix de la Meilleure Actrice pour Marián Alvarez. Ce premier long-métrage du réalisateur andalou Fernando Franco n'a pas laissé insensible le jury présidé par Todd Haynes, qui a opté pour un palmarès mettant à l'honneur le cinéma hispanophone: le troublant Caníbal de Manuel Martín Cuenca remporte le Prix de la Meilleure Photographie et Pelo Malo de la vénézuélienne Mariana Rondón obtient la Concha de oro.
Marian Alvarez et Fernando Franco au festival de San Sebastian
Au lendemain de la cérémonie de clôture quelques images imprègnent encore nos cerveaux : la bonne humeur de la star Hugh Jackman, surpris en train de faire du vélo le long de la Concha, l'aplomb du jeune protagoniste du dernière film de Jean-Pierre Jeunet, The Young and Prodigious T.S Spivet, lors de la soirée de remise des prix et... le bonheur de l'actrice espagnole Marián Alvarez au moment de recevoir son prix des mains de l'actrice française Valeria Bruni Tedeschi, qui a salué sa "vérité".

C'est donc un outsider qui a créé la surprise. « Un film modeste et risqué », comme le qualifie son réalisateur Fernando Franco qui se lançait pour la première fois dans la réalisation d'un long-métrage après une solide trajectoire de monteur pour notamment Montxo Armendáriz (No tengas miedo) ou Pablo Berger (Blancanieves). « Un film qui donne de l'espoir avec une fin ouverte qui peut donner lieu à plusieurs lectures possibles » précisait-il lors de la conférence de presse de cette fiction tournée au Pays basque. Fernando Franco, qui assume entièrement l'influence du cinéma vérité des frères Dardenne et la comparaison avec Rosetta, filme à l'aide de nombreux plans séquence les blessures d'une femme souffrant de bipolarité, se mutilant à coup de brûlures de cigarette et de lames de rasoir.

Un appel au secours magistralement incarné par Marián Alvarez. Visage discret de la cinématographie espagnole, révélée dans Lo mejor de mí de Roser Aguilar, l'actrice a avoué avoir vécu « une expérience difficile mais très gratifiante », insistant sur la « la confiance de Fernando Franco (...), essentielle pour faire face à ce dangereux voyage sans souffrir personnellement ». C'est « en lisant des ouvrages de psychologie et en consultant des forums » que Marián Alvarez est parvenue à incarner ce personnage brisé, « en le ponçant pour en garder l'essence ». Sur la scène du Kursaal de San Sebastián, la lauréate a tenu d'abord a remercier le Festival pour « exister et résister » avant de partager ce prix avec « toutes ces personnes qui souffrent de trouble de la personnalité borderline/limite», et de se déclarer « fière d'appartenir à cette famille du cinéma » capable de « rendre visible l'invisible ».

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