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Diego Galán et Diego Quemada-Diez représentent l'Espagne à la 66ème édition du Festival de Cannes avec un documentaire 100% espagnol et une fiction mexicaine.
Affiche du Festival de Cannes 2013
La présence du cinéma espagnol à Cannes est une longue histoire marquée notamment par Los Olvidados (1950) et Viridiana (1961) de Luis Buñuel, Los Golfos (1962) et Peppermint frappé (1967) de Carlos Saura, ou encore El Sur (1983) de Victor Erice. On pense aussi aux films de Pedro Almodóvar, un habitué de la Croisette : Tout sur ma mère (1999), La Mauvaise éducation (2004), Volver (2007), etc. Plus récemment, d'autres réalisateurs ont aussi trouvé le chemin de la Croisette. Sans exhaustivité, cela a été le cas de Jaime Rosales pour La Soledad (2007) à la Quinzaine des Réalisateurs, de Juan Antonio Bayona avec L'Orphelinat (2007) à la Semaine de la Critique, ou d'Isabel Coixet avec Carte des sons de Tokyo(2009), en compétition officielle.

Con la pata quebrada ou "retourne à tes fourneaux"!

Cette 66ème édition du festival a retenu dans la section Cannes Classics, Con la pata quebrada de Diego Galán. C'est la première fois que ce critique de cinéma du quotidien El País, directeur pendant dix ans du Festival de San Sebastián, montera les marches du palais des festivals en tant que réalisateur. Son documentaire retrace une histoire de la représentation des femmes dans le cinéma espagnol des années 30 à nos jours. A travers 180 extraits de films, Diego Galán révèle avec humour l'évolution progressive (lente diront certaines...) des mentalités, contrariée par 40 ans de dictature. Le titre du documentaire, tiré de l'expression espagnole "La mujer casada y honesta, con la pata quebrada y en casa", n'a pas d'équivalent en français. Selon le réalisateur, on pourrait la résumer par "retourne à tes fourneaux" ! Ce documentaire est produit par El Deseo, société de production des films de Pedro Almodóvar, et Enrique Cerezo P.C.

La Jaula de oro, des adolescents candidats à l'émigration clandestine

La Jaula de oro, film mexicain de l'espagnol Diego Quemada-Diez, a quant à lui été sélectionné à Un Certain regard. Il concourt pour la Caméra d'or qui récompense le meilleur premier film de toutes les sections du Festival de Cannes. La trajectoire de ce réalisateur né à Burgos en 1969 est des plus intéressante. Il a fait ses débuts aux côtés d'Isabel Coixet sur la production de spots publicitaires. En 1996, il l'accompagne aux Etats-Unis sur le tournage de Cosas que nunca te dije. Il décide alors de s'installer aux États-Unis pour poursuivre des études et sa carrière cinématographique. Il travaille en tant que cadreur sur une vingtaine de films parmi lesquels L'Enfer du dimanche (1999) d'Oliver Stone, 21 Grammes (2003) d'Alejandro González Iñárritu ou The Constant gardener (2005) de Fernando Mereilles. En parallèle, il réalise des courts métrages dont I Want to be a pilot (2006) internationalement primé. Pour La Jaula de oro, Quemada-Diez a reçu le soutien de la Cinéfondation du festival de Cannes, qui permet à de jeunes réalisateurs de travailler sur l'écriture d'un projet et de faciliter la recherche de financements.

La Jaula de oro évoque le parcours de quatre adolescents latino-américains qui tentent de rejoindre clandestinement les Etats-Unis. Dans une interview pour le quotidien espagnol ABC, le réalisateur a fait part de sa joie de voir son film sélectionné au festival de Cannes. C'est pour lui "une récompense incroyable après des années de travail et d'efforts". Il espère que la médiatisation cannoise permettra "de donner une voix à ces émigrants et ces enfants qui sont un peu oubliés par la société".

Thomas Tertois


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