Ce sont plus de 50 films en version originale sous-titrée qui seront projetés durant deux semaines. 21 avant-premières, 40 longs-métrages, 5 documentaires, 14 courts-métrages, 7 rencontres avec des réalisateurs, 1 Masterclass de Costa Gavras, 37 invités et 2 expositions. La compétition se partage en 4 sections et 20 films pour 6 prix à décerner. La soirée d'ouverture aura lieu mercredi 27 mars à 20h avec la projection des Amants passagers de Pedro Almodóvar, ça promet !

Une faiblesse revigorante

L'Espagne a été touchée par la crise. Les « recortes» ou « compressions budgétaires » se sont multipliées à grande vitesse dans tous les domaines. Seulement, depuis toujours, les maux du monde font le bonheur de l'art. Le cinéma espagnol contemporain témoigne de la vérité de cet adage. Dans la fragile situation du pays, le 7ème art a réalisé en 2012 sa meilleure part de marché depuis 27 ans. Les réalisateurs déjà confirmés tels que Pedro Almodóvar avec Les Amants passagers, Fernando Trueba avec L'Artiste et son modèle ou encore Eduard Cortés avec Hold-up ! se sont encore réinventés sans souffrir en apparence des importantes réductions appliquées au budget de la culture. Pendant ce temps, de jeunes réalisateurs sortaient leur premier film joliment accueilli par le public. La relève semble assurée par une génération plus jeune : Six points sur Emma de Roberto Pérez Toledo, ou encore Carmina marche ou crève de Paco León, sont des premiers longs-métrages que l'on entrevoit denses et vigoureux. Tous sont bien sûr présentés au festival.

Un souffle de créativité

Parler de l'Espagne flamboyante nous renvoie inexorablement à la « Movida », mouvement culturel explosif des années 1980. La Movida est terminée, cependant l'essor culturel actuel laisse à penser que nous assistons peut-être à une nouvelle période de forte créativité. Seul l'avenir nous le dira. En attendant, quelques touches de couleurs nous seront dévoilées furtivement par le biais des courts-métrages en compétition à l'occasion de la soirée Erasmus du court-métrage, parmi eux Voice Over de Martin Rosete, Ce n'est pas moi de Esteban Crespo, Le Mariage de Marina Seresesky. Nous verrons également à travers « la fenêtre basque », fidèle au rendez-vous depuis treize ans, que le cinéma basque ne perd rien de son dynamisme, bien au contraire ! Cette année neuf films de la région seront projetés dont l'immanquable Blancanieves de Pablo Berger, film espagnol de l'année, mais aussi trois longs-métrages ressuscitant la mémoire de Guernica à l'image de La Conspiration de Pedro Olea. La carte blanche accordée au réalisateur Costa Gavras mêlera trois films issus du cinéma classique espagnol à la programmation actuelle, soulignant parfois des genres qui n'ont jamais disparu en cinquante ans, tel que l'humour noir incarné dans Le Bourreau de Luis García Berlanga (1963).

Une convivialité toujours au rendez-vous

Avec 21 films inédits en France, le temps des découvertes a sonné. Le festival propose une programmation ouvertement hétéroclite mélangeant des thématiques comme la guerre civile, la comédie romantique ou le film fantastique. Des réalisateurs reviennent d'une année sur l'autre après avoir gagné l'un des six prix ou simplement après avoir franchi le seuil d'une salle de cinéma pleine de cinéphiles. C'est ainsi que trente-sept invités sont attendus. Le festival s'applique à faciliter les rencontres entre le public et les réalisateurs lors de « Cosmo-rencontres » organisées à l'espace Cosmopolis. Cet espace réunira également deux collections du photographe Jerónimo Álvarez. Afin de continuer à prendre la route de l'Espagne, un bar restaurant sera mis en place durant toute la durée du festival pour découvrir ou retrouver la gastronomie espagnole dans une ambiance conviviale. Bien au-delà des projections cinématographiques, c'est l'Espagne tout entière qui s'invite à Nantes pour notre plus grand plaisir !