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10 Mars 2010 | 24 Mars 2010
Les 26e Reflets du cinéma ibérique et latino-américain auront lieu du 10 au 24 mars 2010, à Villeurbanne au cinéma Le Zola et à Lyon au cinéma Comoedia.
Focus sur le cinéma catalan
Une fois n'est pas coutume, la programmation des 26e Reflets du cinéma ibérique et latino-américain tend nettement vers le cinéma d'Amérique du Sud. 47 films au total dont 8 films espagnols. Les programmations des festivals sont des machines aux rouages complexes qui intègrent de nombreux facteurs: désir des programmateurs, stratégie des distributeurs, disponibilité des copies, sous-titrage, concurrence (parfois) avec d'autres festivals, contraintes budgétaires, etc. Mais ne boudons pas notre plaisir, la programmation espagnole des Reflets, légèrement réduite par rapport aux années passées, nous réserve de bonnes surprises.
Parmi les reprises, je ne saurais vous conseiller d'aller voir l'excellent C'est ici que je vis du catalan Marc Recha. Une petite fable poétique sur un espace et des hommes mangés progressivement par le béton. Pour reprendre les mots d'Esteban Dormoy qui écrivait il y a quelques semaines une critique de ce film sur notre site, Marc Recha « brosse un portrait de la banlieue industrielle de Barcelone sans détours, loin des clichés du capitalisme, à mille lieues de la vision aseptisée de carte postale de Vicky Cristina Barcelona ou de la folie étudiante embourgeoisée de L'auberge espagnole. » Toujours en Catalogne, le festival a choisi de nous faire découvrir le quartier barcelonais de Gracia en compagnie de la jeune Julia, à la recherche de son chat dans Pactar con el gato. Cette comédie amoureuse, premier long-métrage de Joan Marimón, qui fleurte souvent avec le langage de la série télé, emporte tout de même notre adhésion grâce à sa fraîcheur et des moments gentiment timbrés.
Cinéma d'animation à l'espagnole
Sensible au cinéma d'animation, les Reflets avaient séduit l'an dernier le public avec De Profundis, de Miguelanxo Prado. Le festival continue d'explorer les terres balbutiantes de l'animation ibérique avec un film jeune public, La Forêt enchantée de Angel de la Cruz et Manolo Gomez, et la délirante fable animale La Crisis carnivora de Pedro Rivero. On sent dans ce dernier film l'influence de séries américaines comme South Park ou The Simpsons. Le réalisateur imagine une savane régit par le « pacte végétarien », qui empêche en théorie aux animaux de se manger entre eux. Un système des plus hypocrites qui cache une réalité beaucoup moins rose, faite de profanations de tombes, d'élections truquées, de lynchages, de pouvoir des plus forts sur les plus faibles. Fait notable, cette satire animalière a été réalisée entièrement en Flash, un format que l'on utilise d'habitude pour l'animation web.
Soirée Luis Buñuel
Le célèbre cinéaste natif de Calanda sera également à l'honneur avec la projection de ses deux premiers films, Un Chien andalou et L'Age d'or, deux monuments du cinéma surréaliste. Le documentaire, El Ultimo guion, Buñuel en la memoria, viendra nous rappeler le parcours incroyable de ce cinéaste, en mêlant séquences de films et images d'archives et en donnant habilement la parole à Juan Luis Buñuel, son fils, et à Jean-Claude Carrière, scénariste de six films de Buñuel dont Belle de Jour et Le Journal d'une femme de chambre.
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Parmi les reprises, je ne saurais vous conseiller d'aller voir l'excellent C'est ici que je vis du catalan Marc Recha. Une petite fable poétique sur un espace et des hommes mangés progressivement par le béton. Pour reprendre les mots d'Esteban Dormoy qui écrivait il y a quelques semaines une critique de ce film sur notre site, Marc Recha « brosse un portrait de la banlieue industrielle de Barcelone sans détours, loin des clichés du capitalisme, à mille lieues de la vision aseptisée de carte postale de Vicky Cristina Barcelona ou de la folie étudiante embourgeoisée de L'auberge espagnole. » Toujours en Catalogne, le festival a choisi de nous faire découvrir le quartier barcelonais de Gracia en compagnie de la jeune Julia, à la recherche de son chat dans Pactar con el gato. Cette comédie amoureuse, premier long-métrage de Joan Marimón, qui fleurte souvent avec le langage de la série télé, emporte tout de même notre adhésion grâce à sa fraîcheur et des moments gentiment timbrés.
Cinéma d'animation à l'espagnole
Sensible au cinéma d'animation, les Reflets avaient séduit l'an dernier le public avec De Profundis, de Miguelanxo Prado. Le festival continue d'explorer les terres balbutiantes de l'animation ibérique avec un film jeune public, La Forêt enchantée de Angel de la Cruz et Manolo Gomez, et la délirante fable animale La Crisis carnivora de Pedro Rivero. On sent dans ce dernier film l'influence de séries américaines comme South Park ou The Simpsons. Le réalisateur imagine une savane régit par le « pacte végétarien », qui empêche en théorie aux animaux de se manger entre eux. Un système des plus hypocrites qui cache une réalité beaucoup moins rose, faite de profanations de tombes, d'élections truquées, de lynchages, de pouvoir des plus forts sur les plus faibles. Fait notable, cette satire animalière a été réalisée entièrement en Flash, un format que l'on utilise d'habitude pour l'animation web.
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Thomas Tertois
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