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11 Mars 2009 | 24 Mars 2009
Le Festival du Cinéma Espagnol de Nantes ouvre ses portes du 11 au 24 mars 2009 au cinéma Katorza.
L'un des attraits du Festival du Cinéma Espagnol de Nantes est de savoir marier avec justesse le cinéma populaire et un cinéma plus exigeant, de ne pas avoir de complexes à naviguer entre le glamour et la volonté de s'interroger sur la forme cinématographique aussi bien que sur des questions de société comme celle du conflit basque. Cela tient certainement à la nature du festival, qui puise ses racines dans le milieu universitaire, mais qui a su aussi s'en échapper pour séduire le plus grand nombre.
Maribel Verdu, l'invitée glamour du festival
Côté paillette, le festival s'attache depuis quelques années à rendre hommage à un acteur ou une actrice espagnole qui connaît une certaine renommée au niveau international. Souvenez-vous qu'en 2008 Eduardo Noriega (Tesis, Abre los ojos, Capitaine Alatriste...) était l'invité d'honneur, et que cette année c'est Maribel Verdu qui marquera le festival de sa présence. Elle joue depuis 25 ans pour les plus grands réalisateurs espagnols – Fernando Trueba, Carlos Saura, Vicente Aranda, Bigas Luna... – et depuis 2000 pour le cinéma mexicain avec Y tu mama también de Alfonso Cuarón, Le Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro ou dernièrement La Zona de Rodrigo Plá. En 2009, elle sera à l'affiche du prochain long métrage de Francis Ford Coppola, Tetro, aux côtés de Vincent Gallo et de Carmen Maura.
Les films attendus
Parmi les films les plus attendus en compétition pour le Prix Jules Verne ou dans la section "Opera Prima" (premier film), ce sont ceux sélectionnés et/ou primés aux Goya qui retiennent notre attention. Tout d'abord Camino de Javier Fesser, auréolé de six Goya cette année, suscitera bien évidemment une grande curiosité. Ce film est inspiré de l'histoire d'Alexia González Barros, décédée en 1985 à 14 ans après des mois de traitements et de souffrance et aujourd'hui béatifiée par l'Opus Dei pour son courage face à cette épreuve.
Il sera aussi question à Nantes de Los Girasoles ciegos de José Luis Cuerda, interprété par Javier Camara et Maribel Verdu, le grand perdant des Goya avec ses 15 nominations et seulement une récompense. Enfin, le public pourra découvrir El Truco del manco de Santiago A. Zannou, Goya du Meilleur premier film, de la Meilleure chanson originale et du Meilleur espoir masculin, qui évoque le parcours de deux amis, amateurs de hip hop, qui se lancent dans l'aventure d'un studio d'enregistrement dans la banlieue de Madrid.
Cinéma et Droits de l'homme
En 2004, le festival de Nantes avait été bouleversé par les attentats de la gare d'Atocha à Madrid le 11 mars. En soutien aux victimes, un grand rassemblement avait eu lieu en face du théâtre Graslin, qui s'était alors noirci de monde. Le cycle "Cinéma et Droits de l'Homme", conduit en partenariat avec la ville de San Sebastián, est certainement une réaction face à la question du terrorisme et, au delà, des atteintes portées aux libertés fondamentales. Le Festival se penchera cette année tout particulièrement sur la question du terrorisme et de la liberté d'expression au Pays basque avec quatre films dont Todos estamos invitados de Manuel Gutierrez Aragón, Meilleur film du festival Cinespaña 2008, et Un Tir dans la tête de Jaime Rosales, qui vient tout juste de sortir en France.
Barcelone et le cinéma de recherche
Un autre cycle est consacré au cinéma de la capitale catalane, qui est une grande pourvoyeuse de réalisateurs en recherche de nouveaux langages cinématographiques. Déjà dans les années 60, l'Ecole de Barcelone emmenée par Vicente Aranda, Joaquín Jordà, Jacinto Esteva, Gonzalo Suárez, Carlos Durán et Ricardo Bofill, était une réaction au Nouveau Cinéma Espagnol venu de Madrid. Une Nouvelle Vague catalane face à un Cinéma de Qualité madrilène en quelque sorte.
Cette tradition contestataire, en marge des grands circuits commerciaux, se perpétue aujourd'hui à travers le travail de José Luis Guerin (Dans la ville de Sylvia, Tren de Sombras) d'Albert Serra (Le Chant des oiseaux, Honor de Cavalleria) ou encore de Daniel Villamediana (Le Taureau bleu). C'est de cette effervesence créatrice qu'a voulu rendre compte le festival de Nantes en proposant quelques-uns de ces films de l'avant-garde catalane.
Maribel Verdu, l'invitée glamour du festival
Côté paillette, le festival s'attache depuis quelques années à rendre hommage à un acteur ou une actrice espagnole qui connaît une certaine renommée au niveau international. Souvenez-vous qu'en 2008 Eduardo Noriega (Tesis, Abre los ojos, Capitaine Alatriste...) était l'invité d'honneur, et que cette année c'est Maribel Verdu qui marquera le festival de sa présence. Elle joue depuis 25 ans pour les plus grands réalisateurs espagnols – Fernando Trueba, Carlos Saura, Vicente Aranda, Bigas Luna... – et depuis 2000 pour le cinéma mexicain avec Y tu mama también de Alfonso Cuarón, Le Labyrinthe de Pan de Guillermo del Toro ou dernièrement La Zona de Rodrigo Plá. En 2009, elle sera à l'affiche du prochain long métrage de Francis Ford Coppola, Tetro, aux côtés de Vincent Gallo et de Carmen Maura.
Les films attendus
Parmi les films les plus attendus en compétition pour le Prix Jules Verne ou dans la section "Opera Prima" (premier film), ce sont ceux sélectionnés et/ou primés aux Goya qui retiennent notre attention. Tout d'abord Camino de Javier Fesser, auréolé de six Goya cette année, suscitera bien évidemment une grande curiosité. Ce film est inspiré de l'histoire d'Alexia González Barros, décédée en 1985 à 14 ans après des mois de traitements et de souffrance et aujourd'hui béatifiée par l'Opus Dei pour son courage face à cette épreuve.
Il sera aussi question à Nantes de Los Girasoles ciegos de José Luis Cuerda, interprété par Javier Camara et Maribel Verdu, le grand perdant des Goya avec ses 15 nominations et seulement une récompense. Enfin, le public pourra découvrir El Truco del manco de Santiago A. Zannou, Goya du Meilleur premier film, de la Meilleure chanson originale et du Meilleur espoir masculin, qui évoque le parcours de deux amis, amateurs de hip hop, qui se lancent dans l'aventure d'un studio d'enregistrement dans la banlieue de Madrid.
Cinéma et Droits de l'homme
En 2004, le festival de Nantes avait été bouleversé par les attentats de la gare d'Atocha à Madrid le 11 mars. En soutien aux victimes, un grand rassemblement avait eu lieu en face du théâtre Graslin, qui s'était alors noirci de monde. Le cycle "Cinéma et Droits de l'Homme", conduit en partenariat avec la ville de San Sebastián, est certainement une réaction face à la question du terrorisme et, au delà, des atteintes portées aux libertés fondamentales. Le Festival se penchera cette année tout particulièrement sur la question du terrorisme et de la liberté d'expression au Pays basque avec quatre films dont Todos estamos invitados de Manuel Gutierrez Aragón, Meilleur film du festival Cinespaña 2008, et Un Tir dans la tête de Jaime Rosales, qui vient tout juste de sortir en France.
Barcelone et le cinéma de recherche
Un autre cycle est consacré au cinéma de la capitale catalane, qui est une grande pourvoyeuse de réalisateurs en recherche de nouveaux langages cinématographiques. Déjà dans les années 60, l'Ecole de Barcelone emmenée par Vicente Aranda, Joaquín Jordà, Jacinto Esteva, Gonzalo Suárez, Carlos Durán et Ricardo Bofill, était une réaction au Nouveau Cinéma Espagnol venu de Madrid. Une Nouvelle Vague catalane face à un Cinéma de Qualité madrilène en quelque sorte.
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Thomas Tertois
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