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06 Juillet 2006 | 11 Juillet 2006
Un cinéma à la marge

Le grand rendez-vous international du documentaire de la capitale phocéenne organise une rétrospective de Joaquin Jordá, alors que celui-ci vient de s'éteindre à 70 ans.
Rétrospective Joaquin Jordá FID 2006
C'est certainement avec une grande émotion que les organisateurs du FID (Festival International de Cinéma de Marseille) vont projeter, du 6 au 11 juillet, une série de documentaires de Joaquin Jordá, tête de file de ce que l'on a appelé l'Ecole de Barcelone.

Joaquin Jordá signe en 1967, en compagnie de Jacinto Esteva, Dante no es unicamente severo, une fresque néodadaïste considérée comme le manifeste de l'Ecole de Barcelone. Poussé par la Nouvelle Vague française, ce mouvement cherchait à renouveler les formes narratives et esthétiques, en opposition au cinéma conformiste madrilène.

Néanmoins, pour Joaquin Jordá cette voie n'est qu'une façon détournée de s'opposer au régime. Sa volonté première est de réaliser des films militants et autochtones. C'est face au refus ferme de la censure qu'il décide que, puisqu'il ne peut pas être Victor Hugo, il se fera Mallarmé, c'est à dire qu'il optera pour un cinéma d'avant-garde hermétique. Après plusieurs projets avortés, il décide de s'exiler en Italie, où il réalise dans les années 70 des films militants comme El porqué del disenso, Lenin vivo, Los tuparamos nos hablan.

Il revient en Espagne à la mort de Franco et c'est durant la transition démocratique qu'il signe ses meilleurs documentaires. Il tourne en 1980 l'une des oeuvres les plus emblématiques du cinéma militant, l'occupation d'une usine par des ouvriers dans Numax presenta... Il retrouve ces personnes vingt ans plus tard dans Veinte años no es nada pour tirer une sorte de bilan de la vie de ces ouvriers et de leur mouvement.

Le FID donnera l'occasion aux festivaliers de découvrir ces deux documentaires ainsi que trois autres de ses réalisations les plus récentes.


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