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15 Juin 2011 | 21 Juin 2011
Du 15 au 21 juin, pour la quatrième année consécutive, l'équipe d'Espagnolas en París et l'Instituto Cervantes proposent une programmation « différente » de cinéma espagnol.
Lutter, subir, se cacher et vivre
Parmi les 11 films de cette programmation, quatre films portent un regard singulier sur la vie sous la dictature franquiste. Le film d'ouverture, Caracremada, en est l'option radicale. Face à une dictature, il faut résister coûte que coûte même si la mort est au bout du chemin. Ce fut le choix de Ramón Vila Capdevila (1908-1963), dit "Caracremada", anarchiste catalan qui lutta jusque dans les années 60 alors même que son organisation syndicale, la CNT, avait renoncé à la lutte directe. Le jeune réalisateur Lluís Galter dépeint, d'après Jordi Costa du journal El País, le personnage comme une sorte de cowboy solitaire « sans vouloir immortaliser une légende, mais plutôt en s'approchant d'une énigme existentielle ».
Parmi les 11 films de cette programmation, quatre films portent un regard singulier sur la vie sous la dictature franquiste. Le film d'ouverture, Caracremada, en est l'option radicale. Face à une dictature, il faut résister coûte que coûte même si la mort est au bout du chemin. Ce fut le choix de Ramón Vila Capdevila (1908-1963), dit "Caracremada", anarchiste catalan qui lutta jusque dans les années 60 alors même que son organisation syndicale, la CNT, avait renoncé à la lutte directe. Le jeune réalisateur Lluís Galter dépeint, d'après Jordi Costa du journal El País, le personnage comme une sorte de cowboy solitaire « sans vouloir immortaliser une légende, mais plutôt en s'approchant d'une énigme existentielle ».
La seconde option possible est celle d'essayer d'avoir une vie normale malgré l'aversion portée au régime. C'est ce que tentent de faire Farriol et sa famille dans Pan negro. Mais le vainqueur n'oublie pas les engagements républicains des uns et cherche constamment à rabaisser le vaincu, voire pire. Comment subit-on ces vexations au quotidien? Et quel héritage symbolique apporter à ses enfants? Ce sont quelques questions posées par le film aux 9 Goya d'Agusti Villaronga, qui plonge ces humbles villageois catalans dans un bain mêlant le thriller et le fantastique.
Une autre hypothèse est celle de s'abandonner à la fiction, de fuir la réalité ou de la nier. C'est un peu le propos de Lo más importante en la vida es no haber muerto, qui reprend à son compte l'argument et l'univers baroque d'Underground d'Emir Kusturica. Le festival profitera de ce film, dans lequel joue Emilio Gutiérrez Caba, pour rendre hommage en sa présence à cet acteur qui a débuté sa carrière dans les années 60 dans Nueve cartas a Berta de Basilio Martín Patino ou encore La Caza de Carlos Saura.
La dernière option, vécue par des millions d'Espagnols, est celle du « quotidien » sous le franquisme et les difficultés économiques. Dans Familystrip, le producteur et réalisateur Lluís Miñarro fait raconter à ses parents leur passé à travers des anecdotes, des souvenirs qui font entrevoir la chaleur du cocon familial. Francesc et Maria racontent leur joie lors de l’avènement de la Seconde république, la tragédie du coup d'Etat et de la Guerre civile, l'internement en camp de concentration pour le père, la nécessité d'avoir deux boulots... Ils s'attardent aussi, non sans humour, sur leur rencontre, leur mariage, la première nuit, le premier enfant, l'absence d'information sur tout ce qui concernait la sexualité... Se dessine ainsi le portrait chaleureux et quasi sociologique d'une génération amenée prochainement à disparaître.
Flamenco, flamenco !
Une édition de Dífferent ! n'aurait pas cette saveur particulière sans se clôturer par un concert le jour de la fête de la musique. En guise de mise en bouche, deux films musicaux seront projetés le 21 juin au cinéma Le Chaplin (Paris). En avant-première, Flamenco, flamenco de Carlos Saura, qui poursuit son travail sur la représentation de la musique et de la danse au cinéma. Puis, 18 Comidas de Jorge Coira, une comédie dramatique dans laquelle Lluis Tosar interprète un musicien de rue. Le concert de clôture, intitulé Espagnolas en la intimidad, verra des actrices comme Blanca Li ou Maria de Medeiros passer de l'écran à la scène en compagnie notamment du chanteur et comédien Miguel-Ange, de l'excellent pianiste de jazz Ronnie Lynn Patterson ou encore de la chanteuse et compositrice Magali Ripoll.
Thomas Tertois
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