Un court de fiction remarquable par sa thématique et son franc-parler. Pas de voyeurisme concernant le crime du féminicide, ici, qui plus est, en série et organisé stratégiquement par un policier et un jeune adolescent de complice. Des voix étouffées filmées pour connaître ou se souvenir de celles qui succomberont aux pulsions meurtrières d'hommes lâches et laids. Une jeune fille, puis sa mère dans sa tentative de suivre ses barbes bleues réels. Elles périront dans la torture physique, morale, sexuelle, mutilées à mort. Comme la majorité des féminicides. Elles seront emballées et déposées sur les rives bétonnées d'un fleuve presque asséché. Je vous dis tout si jamais vous n'osiez pas voir ce court-métrage. L'injustice est à diffuser largement. Il est urgent d'en parler.

Las desparecidas fait la lumière sur la société qui se meurt derrière les tueurs de femmes qu'on pourrait appeler de manière fictive, les « féminiceurs ». Des fils et hommes engendrés par la Mort elle-même. Impunis pour la plupart. Dans nos rues, nos fêtes, nos polices, nos voisins, nos camarades, nos collègues, nos familles parfois. Ils sont projetés sur la toile des cinémas, encore et encore, jusqu'à ce que cette violence sans nom cesse et que la justice des femmes règne aussi.

Un grand merci à toute l'équipe de la réalisatrice mexicaine Astrid Domínguez pour ce travail si nécessaire.

Les acteurs: Patricia Meneses, Luisa Huertas, Leonardo Alonso, Estephany Hernández, César Kancino, Gala Gutiérrez.

Court-métrage vu dans le cadre de l'événement « Les Nuits en Or 2021 ».

Publié le lundi 5 juillet 2021.