Les racines des Premios Goya datent du 12 novembre 1985 lorsque le producteur Alfredo Matas a su réunir des personnalités du 7ème art pour faire un point et dépasser les obstacles de l’époque. Carlos Saura, Luis García Berlanga, José Sacristán, Marisol Carnicero et tous les autres, 87 au total, qui sont à l’origine de la création de l’actuelle Académie des Arts et des Sciences Cinématographiques d’Espagne et donc des Goya, présidée par Mariano Barroso.

C’est sous les lumières de cette 34ème édition que l’équipe de Cinespagne foulera Málaga, la terre du premier sculpteur de la statuette : Miguel Ortiz Berrocal.

Ces prix annuels saluent les réalisations sorties en 2019 et les professionnels associés dans leurs différents aspects techniques et créatifs.

Le Goya d’Honneur 2020 est destiné à cette inoubliable Malaguène : l’étincelante Pepa Flores, celle qui chantait avec puissance et amour que « la vie est une tombola de lumière et de couleur ». L’Académie reconnaît enfin à cette actrice des plus aimées par le grand public « ses inoubliables interprétations ». Ses chansons depuis les années 60-70 jusqu’en 1983 ont connu un immense succès. Sa filmographie est longue et variée, allant des films musicaux de son enfance aux films de Saura, Mario Camus, Juan Antonio Bardem ou Juan Caño dans les années 80. Si vous ne connaissez pas notre « Marisol » à nous, vous aurez plaisir à découvrir l’artiste qui a fait battre le cœur du cinéma en Espagne et à l’international. Vous découvrirez aussi la vie d’une enfant, jeune fille et femme à une époque où les droits n’étaient pas encore du côté de la liberté ou de l’égalité des genres… bonne découverte !    

Les nominations dans les 28 catégories sont nombreuses. Vous pouvez les connaître en détail ici : https://www.premiosgoya.com/34-edicion/nominaciones/por-categoria/

Plusieurs titres se laissent entendre comme les grands primés ce 25 janvier. Mientras dure la guerra, Lettre à Franco pour le titre en français, d’Alejandro Amenábar - sortie prévue le 19 février dans nos salles - est nominé dans 17 catégories dont celle du Meilleur film et du Meilleur réalisateur. Vous pourrez bientôt profiter de notre interview réalisée le lundi 20 janvier à Paris.

Dolor y gloria, Douleur et gloire, de Pedro Almodóvar, se place dans 16 catégories (lisez ou relisez notre critique ici) puis La trinchera infinita de Jon Garaño, Aitor Arregi, José Mari Goenaga dans 15 catégories.

D’autres titres de cinéastes moins populaires font tout de même partie de la sélection comme Lo que arde d’Oliver Laxe, El hoyo de Galder Gaztelu-Urrutia, Sin héroes en la clase obrera de Belén Funés ou encore Buñuel en el laberinto de las tortugas de Salvador Simó. Bien évidemment, et nous sommes souvent d’accord avec le plus fameux des critiques de cinéma en Espagne, Javier Tolentino, du programme radiophonique El séptimo vicio, la sélection ne représente pas forcément le cinéma espagnol et d’autres films, techniciens et créatifs auraient pu parfaitement être amenés à vivre l’expérience des projecteurs académiciens et médiatiques.

En attendant de voir un jour des films et des cinéastes aux sensibilités et formes les plus larges ou même encore inimaginables pour le grand public, nous tâcherons de vous faire profiter des talents déjà présents et de vous donner envie d’en voir toujours plus ! Car, comme c’est si bien lancé dans le spot des Premios Goya 2020, à la manière de Meg Ryan dans le film Quand Harry rencontre Sally (Rob Rainer): « ! Oh sí, dame Goyas, dame Goyas, oh ! » / « Oh oui, donne-moi des Goyas, des Goyas, oh ! »