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09 Octobre 2019

La filla d’Algú, mais pas une actrice comme les autres. 

affiche
Un film réalisé à plusieurs mais avec peu d'acteurs !

La conception de ce film est tout d'abord originale : La filla d'Algú a été réalisé par les étudiants de quatrième année de l'École Supérieure de Cinéma et d'Audiovisuel de Catalogne (ESCAC) en collaboration avec leurs collègues de différentes spécialités.

S'il y a du monde à la réalisation et à la technique, le film compte peu d'acteurs et se concentre essentiellement sur le parcours d'Eli magnifiquement interprétée par l'actrice Aina Clotet. Elle a d'ailleurs remporté un prix au Festival de Málaga de 2019 pour ce rôle.

La folle journée d'Eli.

Le parti pris est intéressant : la caméra va suivre pendant tout le film l'actrice principale comme si nous assistions à un reportage ou à une télé-réalité. On a presque la sensation de vivre l'histoire en temps réel. Ce qui crée une tension dramatique intéressante puisque la caméra passe du visage d'Eli à ce qu'elle voit et découvre au fur et à mesure. Plus qu'un témoin, le spectateur se trouve dans la position du personnage principal.

C'est vraiment une réussite car on suit ses mouvements, ses actions, son désespoir et sa prise de conscience. La caméra se pose subtilement sur le visage de l'actrice quand elle est statique mais nous la montre de dos quand elle marche, pour nous inviter à la suivre.

A la recherche de son père ou d'elle-même ?

Le film commence quand Eli, qui travaille avec son père dans un cabinet d'avocats, découvre que ce dernier s'est totalement volatilisé. Elle décide de tout mettre en oeuvre pour le retrouver malgré sa grossesse très avancée. Mais va-t-elle le retrouver ou tout simplement découvrir ses secrets ? Au cours de sa quête, elle croise sa mère et son frère qui, pour différentes raisons, ne se soucient pas de la disparition du père. Les relations familiales semblent glaciales. Les réalisateurs ont voulu probablement dresser le portrait d'une famille aisée de Barcelone. D'ailleurs, Eli semble parfois être justement « la fille à papa » un peu trop gâtée ; elle est très directive, même en dehors de son travail.

Le personnage ne semble pas pour autant antipathique car l'on peut mettre sur le compte de sa grossesse et de son stress grandissant son impatience. L'actrice brille dans ce rôle, surtout quand elle montre sa détermination à vouloir découvrir la vérité... et on a hâte de la découvrir avec elle... même si on s'attend au pire.

Vu à l'occasion du 24e festival Cinespaña à Toulouse le mercredi 9 octobre 2019.

Sébastien Maury

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