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A la "Reconquête" de la Violette d'or, soirée de clôture du 21ème Festival Cinespaña- Toulouse 2016
Le lundi 10 octobre 2016.
Samedi soir dernier, le 9 octobre 2016, dans la grande salle de la cinémathèque de Toulouse, il y avait foule pour assister à la remise des Prix de la 21ème édition du festival de cinéma espagnol. La cérémonie a débuté avec le discours de remerciement de Françoise Palmerio, présidente du festival et Patrick Bernabé, vice-président. Personne n'a été oublié, ni les nombreux partenaires (aussi bien français qu'espagnols, publics que privés) ni les bénévoles, ni les invités, ni bien sûr, le public. Il a été souligné que les spectateurs ont répondu en nombre cette année et qu'ainsi 2016 s'annonce comme un très bon cru, chiffre d'autant plus encourageant que les subventions, en baisse, pèsent sur l'organisation du festival, qui ne perd aucunement en qualité. La motivation de tous ceux qui le font vivre reste exceptionnelle.
Le Prix du Meilleur Nouveau Réalisateur (doté de 2 000€ par Cinespaña) a été décerrné par le Jury Étudiant (sélectionné par le CROUS de Toulouse et présidé par Antonin Dubernard, assisté de Léa Doubrere, Daniel Arboleda, Anna Mounereau, Laura Lobbi). Ces cinq jeunes passionnés par le cinéma et venant d'horizons d'études bien divers (licence d'espagnol, école de journalisme, Ingénierie, Droit...) ont expliqué que leur choix s'était certes porté sur un film d'une qualité cinématographique indéniable mais aussi sur le thème fort et grave des personnes se faisant justice elles-mêmes. Jota Aronak, réalisateur de Ira a donc été distingué et son discours a été ponctué d'un immense ''GRACIAS'' car sa première récompense, confiait-il, était déjà d'avoir été sélectionné au Festival. Un superbe ''double Prix'' donc.
Le Meilleur Court-métrage (1 000€ de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée) décerné par le Jury Courts-Métrages composé de Pepa Guerriero, programmatrice, Thierry Loiseau, journaliste, producteur radio, critique de cinéma et Ricky Mastro, réalisateur, programmateur, a récompensé Bus Story de Jorge Yúdice. Thierry Loiseau en a profité pour souligner la vitalité du court-métrage en Espagne et a ensuite précisé que cette histoire se passant dans un bus, ''mille fois comptée'', était ''dix minutes de bonheur dans un monde de brutes''. Le jury à également attribué une Mention spéciale à I said I would never talk about politics du cinéaste basque Aitor Oñederra, un court-métrage hautement graphique mettant en scène un certain Mariano (R?) évoluant dans un milieu politique d'envergure internationale.
Le jury du Meilleur Documentaire (1000€ de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée), composé de Maryse Bergonzat, réalisatrice de documentaires, Emmanuel Deniaud, professeur d'université et programmateur, Loïc Diaz Ronda, critique et programmateur, a pour sa part choisi No cow on the ice de Eloy Domínguez Serén, non sans évoquer la place de plus en plus grande occupée par les documentaires définis comme ''déterritorialisés'' et soulignant une certaine volonté de replacer l'Espagne au centre du monde. Le documentaire primé présente en effet les péripéties d'un jeune réalisateur galicien qui émigre en Suède... Une lutte au quotidien mais aussi un parcours initiatique, un documentaire, selon le réalisateur, écrit ''à la première personne, […] tendre, avec de l'humour, libre et ludique''.
Présidé par le charismatique Serge Avedikian, acteur et réalisateur , le Jury Officiel composé de Laura del Sol, actrice, Alain Coiffier, producteur, Pierre-Loup Rajot, acteur, réalisateur, producteur et distributeur, a décerné sept Prix, pour lesquels deux films ont été particulièrement récompensés.
La Meilleure Musique Originale a récompensé Pedro Navarrete pour La decisión de Julia de Norberto López Amado (un choix ''radical'', récompensant une ''présence minimaliste'', mais totalement mérité pour le président du jury) et la Meilleure Photographie a consacré Juan Molina Temboury pour La decisión de Julia également, un long-métrage en noir et blanc. Ce film, doublement primé, donc, met un peu plus en lumière les productions galiciennes, par le biais de son réalisateur, originaire d'Orense.
Il a ensuite été remis le Prix du Meilleur Scénario à Carles Torras et Martín Bacigalupo pour Callback de Carles Torras, où il a été particulièrement souligné la cohérence de l'intrigue. Un film que nous avions d'ailleurs particulièrement aimé.
S'en est suivi un joli intermède ponctué du making-off du festival, réalisé par les élèves de l'école audiovisuelle de l'ESAV, une pause tendre et malicieuse (où l'on voit notamment Sergi López boute-en-train raconter une blague pour le moins olé-olé dont nous tairons ici la véritable teneur!).
Le Prix du Public (soutenu par La Dépêche du Midi, et décerné par les spectateurs votant à l’issue des projections parmi les longs-métrages des sections Compétition et Panorama) a été remis à La puerta abierta de Marina Seresesky. Les spectateurs ont ainsi décidé de soutenir ce film qui nous plonge dans un monde populaire madrilène, au sein d'une corrala, édifice où les appartements donnent tous sur la cour intérieure grâce à un système de couloirs ouverts : les histoires, les conflits et les relations familiales vont bon train et y sont particulièrement ardus.
La soirée s'est poursuivie par la remise des Meilleures Interprétations Masculines et Féminines. Le choix semble avoir été cornélien car deux mentions spéciales ont également été décernées pour chaque Prix. Francesc Garrido est le grand gagnant masculin pour son rôle de mari ''aimant'' et tout en ''simplicité'' (de l'avis du Jury officiel) dans La adopción de Daniela Fejerman. Mais le jeune Àlex Monner (tout juste 21 ans) a également été primé par une Mention Spéciale pour son interprétation dans La propera pell de Isaki Lacuesta et Isa Campo. Un avenir prometteur pour cet acteur catalan qui avait eu le temps de faire parvenir un petit mot au festival et qui remerciait particulièrement le public français ''cultivé et courtois'', soulignant également ''l'honneur qui lui était fait d'être primé en France''. Marta Lado a pour sa part été primée pour son interprétation dans Sicixia de Ignacio Vilar. L'actrice galicienne, ne pouvant être présente car en tournage, a tout de même eu le temps d'envoyer une vidéo de remerciements ; et c'est en galicien qu'elle a adressé ses mercis depuis le décor futuriste d'un phare, l'un des symboles de sa région d'origine. L'actrice, qui gagnait son premier Prix, était d'autant plus ravie que c'était l'occasion de parler de la Costa da Morte (Côtes de la Mort), sa région tant aimée, protagoniste à part entière du film.. Elle a fini son discours parl'évocation du monde actuel, de ''ces frontières qui détruisent le Monde, qui détruisent des vies […et au-contraire], Sicixia parle d'amour''. La Mention spéciale à Aura Garrido pour son interprétation dans La reconquista de Jonás Trueba, a été l'occasion donnée au partenaire de l'actrice dans le film, Francesco Carril, de monter sur scène, heureux de souligner que le cinéma était aussi là pour ''nous faire trouver l'amitié''.
Ce n'était alors que le tout début du succès de ce film La Reconquista et de son réalisateur Jonás Trueba. Ce dernier a en effet été consacré dans la foulée Meilleur Réalisateur puis, récompense suprême, Violette d'Or du Meilleur Film (d'une dotation de 6 000 € par La Mairie de Toulouse, répartis entre le réalisateur et une aide à la distribution du film en France), remise par le 7ème adjoint au maire, délégué à la culture et à l'action culturelle, Francis Grass. Malheureusement absent, c'est le jeune producteur du film associé d'ailleurs au réalisateur au sein de la maison de production Los Ilusos Films, Javier Lafuente, qui est monté sur scène et qui a remercié le festival, le public, les jurys. Très enthousiaste et arborant un immense sourire, il a également rendu hommage à cette belle aventure, avant tout humaine, avec peu de moyens mais reposant avant tout sur ''l'énergie'' de toute un groupe de personnes motivées. Un bien beau discours prouvant que la jeunesse peut mener à bien de magnifiques projets.
La soirée s'est alors clos sur un bel hommage à Sergi López, invité d'honneur 2016, qui avait choisi de montrer durant le festival deux des films de sa longue filmographie (82 avait-il précisé l'après-midi même lors de sa conférence de presse), Un día perfect per volar de Marc Recha et El laberinto del fauno (Le labyrinthe de Pan).
La soirée s'est poursuivie autour d'un beau buffet de tapas et autres vins espagnols. Les plus courageux ont pu profiter de l'ouverture exceptionnelle de la Cave Poésie René Gouzenne qui a permis de prolonger cette belle fin de festival en musique !
RDV en 2017 pour la 22ème édition de Cinespaña Toulouse !
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