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Goya 2016 : triomphe du bouleversant Truman
Le 7e long-métrage du catalan Cesc Gay domine une 30e édition des Prix Goya 2016 de l'Académie du cinéma espagnol suivie trois heures durant par près de 4 millions de spectateurs. En remportant cinq des six statuettes auxquelles il aspirait, Truman distance notamment l'autre favori, La novia, qui n'épouse pas le succès espéré... Le carton presque plein de Truman se situe tout de même loin des 10 Goya remportés par La isla mínima l'an dernier. Preuve de l'importance de cette cérémonie en terre espagnole, le tapis rouge voit passer cette année plusieurs oscarisés tels Juliette Binoche et Tim Robins, une classe politique nombreuse et le Prix Nobel Vargas-Llosa. Un grand souffle de glamour qui fait oublier une sélection 2016 en demi-teinte.
Le lundi 8 février 2016.
Truman : prix à l'amitié
Déjà lauréat au Festival du Cinéma International de San Sebastián, le duo formé par Javier Cámara et Ricardo Darín rafle les Goya du Meilleur acteur et du Meilleur second rôle. Un succès mérité pour cette amitié complexe au cœur du film de Cesc Gay (réalisateur entre autres de En la ciudad, Una pistola en cada mano, Krámpack, …). Le réalisateur n'est pas en reste et repart avec son Goya, confirmation d'une direction d'acteurs subtile dont peu de cinéastes ont le secret. L'universalité du drame porté à bout de bras par les personnages de Truman devrait assurer au film un bel avenir à l'export.
Quelques talents en devenir
Tremplin évident pour les jeunes pousses espagnoles, les Goya voient chaque année émerger des talents que les années confirment, ou non. 2016 ne déroge pas à la règle en saluant le très beau premier coup d'essai de Daniel Guzmán, Goya du Meilleur premier film pour A cambio de nada et grand gagnant du dernier Festival du cinéma espagnol de Málaga. Son jeune protagoniste, Miguel Herrán, décroche le Goya du Meilleur espoir masculin amplement mérité pour un rôle qui ne peut que nous rappeler le jeune Calogero dans Une histoire du Bronx. Dans les valises d'Irene Escolar, saluée pour son travail dans Un otoño sin Berlín, le Goya du Meilleur espoir féminin. Nous lui souhaitons le même sort que celui de la timide Natalia de Molina, remontée sur scène cette année pour venir chercher, la voix tremblante, son Goya de la Meilleure actrice pour son rôle de mère courage dans Techo y comida, probablement l'une des plus belles surprises de l'année 2015.
Lots de consolation
L'illustre présence de Juliette Binoche n'aura pas suffi. Les quatre Goya de Nadie quiere la noche d'Isabel Coixet ne viennent saluer ni les acteurs, ni le scénario ni la direction mais bien celles et ceux qui donnent sa belle enveloppe à ce pari malheureusement trop fragile pour espérer mieux hier soir : Meilleure musique originale, Meilleur maquillage et coiffure, Meilleur costume et Meilleure direction de production. Quant au reste des Goya appartenant – à tort – à la seconde division du cinéma, il faut aller les chercher en bas de page dans les mains de La novia (Paula Ortiz), Palmeras en la nieve (Fernando González Molina) ou encore A perfect day (Fernando León de Aranoa).