Actualités
Elle interprétait Lola dans le très beau Silencio roto (2001) de Montxo Armendáriz, on l’a vue également dans Soldados de Salamina (2003) de David Trueba, qu’elle viendra présenter au Katorza. D’origine argentine, l’actrice María Botto s’est invitée sur l’affiche du Festival. Fragile et forte à la fois, elle incarne avec justesse la femme. La femme dans tous ses états.
Et pour cette nouvelle édition, le festival est précisément placé sous le signe du féminin : femme objet ou sujet, femme devant ou derrière la caméra. Le cycle intitulé « Filmer au féminin/Le féminin filmé » propose donc de (re)découvrir le travail des cinéastes espagnoles (débutantes ou confirmées) comme Mar Coll, Icíar Bollaín, Isabel Coixet, Gracia Querejeta, Chus Gutiérrez… à travers une sélection de fictions et documentaires. Violence conjugale, crise culturelle, migration..., les films s’articulent autour de sujets sensibles et d’actualité qui dépassent les frontières espagnoles.
En Compétition Officielle, le deuxième long-métrage Tots volem el millor per a ella (Nous voulons tous le meilleur pour elle), de la réalisatrice catalane Mar Coll, aborde les thèmes de l’identité et de la liberté, pour nous offrir un portrait de femme sensible et touchant. Pour ce rôle, l’actrice Nora Navas a reçu le prix de la Meilleure Actrice au Festival Premiers Plans d’Angers en 2013.
Afin de poursuivre ces regards féminins, le festival propose des rencontres avec Judith Colell, Léa Druker, Helena Taberna… mais aussi des tables rondes. De plus, deux expositions et une installation sont présentées autour de la thématique de la place des femmes hier et aujourd’hui. Intitulée "En casa", l’installation vidéo de la documentariste Vanessa Rousselot questionne en images la condition des femmes latino-américaines qui travaillent comme employées de maison en Espagne.
Des films à voir mais aussi à revoir
Au total, c’est donc une cinquantaine de films projetés en VO sous-titrée qui sera présentée au public pendant le festival. Fictions, documentaires, longs-métrages, courts-métrages, le cinéma espagnol se décline sous toutes les formes. L’occasion de découvrir des films inédits et des nouveaux réalisateurs, mais aussi de revoir des incontournables : Blancanieves de Pablo Berger, También la lluvia d’Icíar Bollaín, La buena nueva d’Helena Taberna, La jaula de oro de Diego Quemada-Diez, Hable con ella et La mala educación de Pedro Almodóvar. Et pour ceux qui ont manqué le dernier film d’Álex de la Iglesia, Las brujas de Zugarramurdi, le Festival propose des séances de rattrapage. Frappadingue et follement effrayant, ce long-métrage donnera le ton de l’édition 2014.
Los Fenómenos du réalisateur Alfonso Zarauza ouvrira le festival le jeudi 3 avril. Ce drame social sur fond de crise immobilière espagnole réunit deux acteurs emblématiques : Luis Tosar (Los lunes al sol, Operación E) et Lola Dueñas (Hable con ella, Mar adentro). Également en Compétition Officielle, La Por (La Peur), de Jordi Cadena, traite de la violence conjugale. Nommé 14 fois aux derniers Goya, Caníbal, de Manuel Martin Cuenca, dresse le portrait d’un assassin sans pitié qui fait froid dans le dos. Quant au film de Juan Cavestany, Gente en sitios, il s’attache à dépeindre la vie quotidienne espagnole via un kaléidoscope drôle et grinçant. On retrouvera aussi les fameuses compétitions : fictions, documentaires, premiers films, courts-métrages, ainsi que les six prix. Sans oublier la fenêtre ouverte sur le cinéma basque à travers une sélection de films.
Hommage à Jesús Franco et Javier Cámara
Certains sont déjà venus au Festival, d’autres y feront leurs premiers pas. C’est environ cinquante invités que vous risquez de croiser dans les rues de Nantes. Devenu un habitué, le réalisateur Alex de la Iglesia viendra présenter la version française du livre d’entretiens Álex de la Iglesia. La passion de tourner de Jesús Ángulo et Antonio Santamarina. Un ouvrage coédité par le festival et qui aborde l’œuvre du cinéaste, son enfance et son univers. Carolina Bang, Carlos Bardem, David Trueba, Imanol Uribe, Santiago Zannou, Bárbara Goenaga, Jordi Cadena et Diego Galán seront également présents.
Disparu en 2013, Jésus Franco incarne « l’autre cinéma espagnol ». Ce cinéaste singulier aime mêler dans ses films l’horreur, l’érotisme et la science-fiction. Une soirée spéciale lui est consacrée avec la projection du film Dark Mission/Les fleurs du mal.
Il vient de remporter le Goya du Meilleur Acteur pour son rôle dans le dernier film de David Trueba, Vivir es fácil con los ojos cerrados : Javier Cámara est devenu un acteur incontournable dans le paysage cinématographique espagnol. Jeune infirmier dans Hable con ella, stewart un peu fofolle dans Los amantes pasajeros, il est capable de jouer tous les rôles. Nantes se devait de rendre hommage à cet acteur emblématique et populaire.
Le Festival se poursuivra en dehors des salles obscures avec les cosmos-rencontres, les tables rondes, les débats et des soirées Bar-tapas.
Plus que jamais, et ce malgré la crise, le cinéma espagnol n’a pas fini de nous faire partager le regard qu’il porte sur la société contemporaine.
À noter : des séances seront également proposées dans le département et en région dans le prolongement du festival et dans les salles partenaires, jusqu’au 5 mai.
Elise Chevillard
Jess Franco évolue depuis les années 1950 dans les marges de la production mondiale mais a réussi le tour de force de réaliser près de 200 films. Le nombre exact est difficile à déterminer. Franco a utilisé une dizaine de pseudonymes comme David Khunne, Franco Manera, Pablo Villa, Clifford Brown ou James Lee Johnson (ces deux derniers, noms de... Lire la suite
Les lauréats des Goya 2014
Dimanche 9 février, la traditionnelle cérémonie des Goya – équivalente espagnole des César – a mêlé âme, amour, glamour... et politique. Lire la suite