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Amparo

Un Film de Simón Mesa Soto
Avec Sandra Melissa Torres, Diego Alejandro Tobon, Luciana Gallego
Drame | Colombie, Suède, Allemagne, Qatar | 2021 | 1h 35min
Mention Spéciale du Jury Meilleur Long-métrage- 10e Panorama du cinéma colombien
Amparo
L'histoire de Amparo se déroule à Medellín, en Colombie, dans les années quatre-vingt-dix.

Ce film nous raconte l’histoire d’un personnage féminin facilement identifiable par la communauté colombienne de cette période : une femme seule qui élève coûte que coûte ses deux enfants, contrainte à travailler de longues journées, tout en faisant face au mépris des autres, de ses voisins et de sa propre famille. Son fils Elias (Diego Alejandro Tobon) est détenu dans une prison militaire de manière injuste. Elle avancera à contre-courant pour faire sortir son fils, mettant en lumière la corruption de tout un système.

Amparo nous donne la possibilité, dans sa quête, de nous rapprocher un peu plus d’un contexte social colombien bien précis. Les forces militaires colombiennes luttaient contre les FARC. L’une des manières de faire grossir les rangs était de recruter des jeunes dans les rues ne présentant pas leur « carnet militaire ». Ces jeunes étaient, pour la plupart, sans emploi et sans études. Considérés comme des « des bons à rien », Elias s’est retrouvé dans cet engrenage ravageur. Il fut recruté et destiné à lutter dans une des régions les plus dangereuses à ce moment-là : la région de Caquetá au sud du pays. Quand Amparo se rend compte que son fils a été recruté, elle ne veut qu’une seule chose, le récupérer. Alors, c’est tout le système corrompu qui se met en place : des agents militaires lui exigent une somme importante impossible à réunir… sauf si elle accepte les situations douloureuses pour elle en échange de l’argent.

 

La recréation d’un environnement correspondant aux années quatre-vingt-dix est souvent un décor planté de manière confuse qui laisse penser plutôt à des situations post années 2000. Aussi, l’actrice qui joue le rôle d’Amparo, Sandra Melissa Torres, maintient une seule expression du début à la fin du long-métrage. Une volonté du réalisateur ? Il s’agirait là d’un point intéressant à échanger avec le réalisateur. S’agit-il de la psychologie du personnage qui se resigne à vivre une vie compliquée, injuste et dure ou si la crainte était de « surjouer ». Nous saluons l’histoire mise en lumière par le film qui, malgré tout, peut sembler un peu long.


 

Vu à l'occasion du 10e Panorama du cinéma colombien à Paris le 17 septembre 2022.

Jhordan Camacho Sánchez



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