Avec Magaly Solier, Emilia Ossandon, Herode Joseph, Javiera Contador
Drame | Chili | 2020 | 1h23min
Ojoloco 2021
Critique
Résumé
Lina, la Diva de Lima
Lina de Lima c'est l'histoire d'une quarantenaire travaillant au Chili pour une famille de trois membres. Cette femme, Lina, originaire de la capitale péruvienne, s'occupe de la pré-adolescente fille unique (Emilia Ossandon) de parents affairés ou dans l'oisiveté mondaine. Elle l'accompagne à ses entraînements de natation, l'encourage à plein poumons lors de ses compétitions, veille à ce que le projet de leur future maison soit mené à bien.
Mais Lina est aussi une jeune émigrée parmi tant d'autres qui vivotent dans ce pays qui n'est pas le leur, qui le devient chaque jour un peu plus, par la force des choses. Elle se trouve à distance de sa famille et par inertie, « ya no hay nadie que controla nada » là-bas. Son grand fils a ses envies et besoins de jeune resté au pays, subissant la distance maternelle, il en prend son parti en lui demandant le dernier maillot de foot authentique en guise de cadeau pour Noël. Sa vie ailleurs lui échappe mais son présent est bien à elle et elle ne peut en découdre. Alors elle fait ce qu'elle peut face à l'inévitable rivière agitée d'une nouvelle étape. Une femme, une mère, une immigrée. Une crise identitaire qui la projette dans des scènes imaginaires où elle devient la chanteuse adulée des épisodes de sa vie. Ce qu'elle aurait souhaité vivre, ce qu'elle aimerait être et ce qu'elle décide de vivre la porte dans un éventail de situations farfelues dont elle tire les enseignements à la manière des grandes Dames.
Lina de Lima est celle qui ose monter sur scène, ne serait-ce que dans ces rêves, celle qui a prisun aller sans retour dans la volonté de devenir le pilier économique de sa famille, celle qui répond à ses besoins de femme comme elle le peut, celle qui fera de sa liberté son plus précieux trésor. Il se trouve peut-être là le sens de sa vie.
Un regard sur l'immigration féminine bouleversant de sincérité, d'humour rare et de rencontres Tinder. Entre les devoirs et les désirs de Lina, la réalisatrice donne voix à celles qui ne se résignent pas face au délaissement, aux attentes, au mépris des autres. En espagnol ou en quechua, Lina avance à son rythme. L'acceptation oui, le sacrifice non.
Et grand coup de cœur pour les musiques originales du film dont la réalisatrice María Paz González est aussi la co-autrice pour la plupart des chansons. Un détail qui nous donne envie d'en découvrir plus de ce regard décomplexé et digne incarné par l'actrice et chanteuse péruvienne Magaly Solier (Madeinusa de Claudia Llosa en 2006, Fausta / La teta asustada, également de Claudia Llosa en 2009).
Film vu dans le cadre du festival Ojoloco de Grenoble en mai 2021.
Publié le 5 juillet 2021.
Marie-Ange Sanchez
Comme beaucoup d'émigrés péruviens au Chili, Lina soutient sa famille en travaillant loin de ses proches. Elle est notamment employée comme nounou pour une riche famille de Santiago. Avant son voyage de Noël, pour rejoindre à Lima son fils adolescent, elle se rend compte que celui-ci n'a plus besoin d'elle comme auparavant. Pour échapper à ses soucis quotidiens, elle rêve en chansons.
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