Films
L'inimaginable vient bouleverser la vie de Vero (Sandra Escacena, The Same en 2017, court de Paco Plaza), une jeune fille bien rangée, une aînée dévouée à ses sœurs et à son frère, responsabilisée par une mère battante occupée par sa lourde charge de travail et leur père absent car décédé. Tout se finit pour Vero là où commence le film, sous une pluie battante, une âme imprudente s'éteint en banlieue madrilène.
Le dossier « Vallecas »
Le film est né d'un rapport de police lu par le producteurs Enrique López Lavigne (plus de 40 longs-métrages à son actif) qui a souhaité l'exploiter pour en faire un long-métrage. Il révèle la présence d'éléments surnaturels inexpliqués, les agents étaient aux premières loges. Le producteur cherche un réalisateur dès l'automne 2007. Il s'adresse à ses compatriotes, extrêmement prodigieux à ses yeux. En 2009, il rencontre Fernando Navarro qui propose un premier jet puis arrivera la collaboration avec Paco Plaza. Le tournage débute en 2015 avec le scénario actuel. Réalisme et horreur, émotion et action, vie et mort. Voici les piliers de Verónica.
Les faits du langage cinématographique
Les ingrédients textuels du film sont inhérents au genre : de gros plans, quelques travellings maintenant la tension, l'obscurité, les enfants qui chantonnent, de la musique rock et des effets sonores propices aux sursauts. Quelques particularités sauront plaire aux amateurs des soirées Ouija comme les cris endiablés, des décors du Vallecas des années 90 dont l'appartement sera parfaitement reconnaissable par les touristes de petites bourses, les effets spéciaux (la mise en image rappelle celle de Luis Cuadrado), les costumes des années 90 du Vallecas mythique et branché, et quelques personnages hubuesques relevant presque de l'esthétique gore comme la « Soeur morte » interprétée par Consuelo Trujillo (La novia de Paula Ortiz). Le tout est narré à la première personne par la jeune Verónica. Le mal être l'envahit, l'étrangeté de certaines scènes est renforcée par trop peu d'autres plus avant-gardistes (jeu de miroir, de durée, un plan séquence d'une vingtaine de minutes), le cliché est parfois l'option choisie. Nous retenons plus que le jeu hésitant de l'actrice son physique androgyne au long cou et à la démarche similaire à celle de la créature hantant [REC]. Aussi, les jeunes enfants sont castés pour des rôles qui leur collent à la peau.
Une pincée d'intertextualité
Les références culturelles sont variées et ont au moins le mérite d'être aussi espagnoles sans pour autant ôter du classicisme nord-américain au film. Le grand poète Gustavo Adolfo Bécquer est cité ainsi « L'imagination est un cheval qui s'emballe » (Cf. El monte de las Animas), une traditionnelle légende Maya présentée, les chansons du groupe de rock Héroes del silencio complètent le caractère adolescent de la jeune Verónica et, détail qui semble superflu mais nous a fait sourire, les références culinaires ajoutent une touche singulière à l'horreur made in spain.
Aussi, la scène première est un hommage clair au film [REC]. Les influences avouées par le producteur sont Camino de Javier Fesser et L'Emprise de Sydney J. Furie.
Paco Plaza (et Compagnie) propose un film de genre ancré dans un Vallecas mythique au visage de jeune fille et avec le regard maternel de celle tant appréciée par les cinéphiles internationaux, qui est devenue femme, Ana Torrent. Verónica n'est pas une grande surprise. Il plaira aux moins habitués des films d'épouvante et pourrait peu s'apprécier du côté des grands amateurs.
Les Rédacteurs
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