Films
C’est l’histoire d’une femme, d’une mère, d’un professeur, d’une épouse, Yolanda, qui voit sa vie brisée le jour de la mort de l’une de ses filles, Célia, lors d’un retour de vacance en compagnie de son père, Oriol, architecte taciturne. Installée à Paris, cette famille espagnole, encore unie, mène une vie plutôt épanouie au début du film, contextualisée par des plans fixes. Le noir et blanc est de rigueur pour ce réalisme intimiste ; le noir et blanc pour illustrer la tragédie, le drame qui détruit cette famille ; le noir et blanc pour l’ambiance morose et pour immortaliser ces décors pauvres et minimalistes.
Mais au-delà de l’image immobile, on remarque les sons, les voix, par de nombreux hors-champ : la vie des personnages qu’on est frustré de ne pas voir. Quelques panoramiques, plans en steadycam et lents travellings animeront ce film typique du cinéma d’interprétation qui se perd peu à peu vers la tristesse du vide, à l’image d’une famille brisée. Une chaise, des montagnes, une route, une maison… Autant de matières et de nature qui donnent une dimension dramatique au film. Le spectateur se verra troublé par des images sans cesse suggestives mais poignantes ; il s’interrogera. Mais que s’est-il réellement passé ? Comment faire le deuil d’un enfant ?
C’est un film en trois étapes : la vie quotidienne plutôt joviale, la tragédie et le deuil. Un deuil cette fois-ci concret qui sera géré différemment par les trois personnages. Tandis qu’Alba se verra encore jouer avec sa sœur, Oriol le père, sorti indemne de l’accident se terre dans un silence rempli de non-dits et de remords détruisant peu à peu la relation avec sa femme. Yolanda, elle, ne peut plus se taire, ressent le besoin d’extérioriser ses ressentis, sa douleur, son manque, et écoute ses collègues et amies, rares scènes paradoxalement vivantes par les dialogues enrichis. On ne suivra que son point de vue. Elle est touchante, belle, performante et épatante de vérité.
Seul le temps pourra faire oublier le passé, qui pourra redonner des couleurs au futur. Le couple trouvera peu à peu un nouveau terrain d’entente, le parc. Yolanda ne veut pas perdre sa fille, Oriol espère encore la voir, et l’effet sera troublant de crédibilité : Célia réapparaîtra au grand jour dans cet air de jeu telle une résurrection, un espoir. Rêve et silence comporte une conclusion à la fois conventionnelle et irréelle : qu’elle soit concrète ou dans les esprits ravagés de ses parents, Célia sera toujours là.
C'est l'histoire de deux femmes qui a priori n'ont rien en commun. Il y a d'abord Adela (Sonia Almarcha), jeune femme dans la trentaine, mère célibataire (qui à l'occasion se dispute avec son ex), plongée dans une certaine routine. Décidée à bouger, évoluer, elle part avec son petit enfant à Madrid où elle trouve une collocation avec deux jeunes... Lire la suite
Fernando Savater, philosophe et de surcroît basque, donc particulièrement concerné par Tiro en la cabeza, illustre ce mécontentement : « Ça ne s'était jamais fait avant et j'espère qu'on ne le refera jamais... une torture pour tous... Pourquoi dans ces films qui se veulent le reflet de la réalité quotidienne, personne, jamais, n'apparaît en... Lire la suite
Rêve et silence c’est avant tout une histoire de deuil, pourquoi un sujet si tragique ? Ce qui m’intéressait c’était de parler de la spiritualité de l’époque, liée à la transcendance et donc la mort. Sans la mort, on ne se poserait pas autant de questions. J’ai essayé de réfléchir à la meilleure façon de donner une puissance dramatique à la... Lire la suite