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Affiche Eva

Eva

Un Film de Kike Maíllo
Avec Claudia Vega, Daniel Brühl, Marta Etura, Anne Canovas, Alberto Ammann
Science fiction | Espagne | 2011 | 1h34
Goya 2012 du Meilleur second rôle masculin, Prix du public au Festival du film fantastique de Gérardmer 2012
Eva: le premier robot humain
2041. Alex, trentenaire, n'est pas un ingénieur comme les autres. Il n'a ni lunettes ni blouse blanche, et pourtant, il est le plus grand expert en cybernétique du monde. De retour dans sa ville natale, il a pour mission de créer le premier robot libre, un enfant androïde. Il se heurte dans le même temps à la vie de famille et se prend d'affection pour Eva, sa nièce de 10 ans, une petite fille bien particulière.
Du réalisme dans un univers éco-futuriste

Des montagnes enneigées à perte de vue, des forêts immenses étendues autour d'un petit village... Voilà l'univers épuré et plein d'espoir que propose le réalisateur Kike Maillo pour son premier long-métrage. Bienvenue dans un monde écologique où les hommes cohabitent avec des robots fonctionnels. « Je ne voulais pas de la vision apocalyptique de tant de mondes futuristes où la violence règne dans un univers sombre et glauque », souligne le réalisateur. Le film s'ouvre ainsi sur un univers pur et clair que le spectateur aura certainement du mal à situer : « Mais en quelles années sommes-nous ? », « Sur quelle planète se déroule le film ? ». On assiste à des scènes réalistes qui pourraient se dérouler en 2011, mais avec des accessoires et des ambiances intrigantes et déroutantes. Des robots, des machines innovantes et des voitures sans essence signalent un temps imaginaire et futuriste. Mention particulière aux effets spéciaux très réussis.

Le plus extraordinaire dans ce film est la présence de robots fonctionnels : des machines qui prennent une apparence humaine mais qui n'ont pas de corps et qui font des tâches administratives et ménagères. L'homme, lui, vit comme en 2011 et cohabite pacifiquement et sans haine avec ces robots qui l'assistent. « Notre volonté n'était pas de créer un univers complètement innovant ou un futur high-tech, nous voulions que le public se sente chez lui », poursuit le réalisateur. Et pour les décors, pas de studios hollywoodiens, juste un brin d'exotisme, de la neige trouvée en Suisse et à Panticosa au cœur de la province de Huesca.

Jeu dramatique et intense des personnages

Mais le cœur de l'histoire reste la relation particulière entre Alex (Daniel Brühl) et sa jeune nièce Eva (Claudia Vega) qu'il voudrait prendre comme base pour sa création de robot libre. C'est véritablement là que se trouve le fil conducteur du film, avec comme point d'interrogation la possibilité ou pas d'établir des liens émotionnels humains aussi forts avec des robots. Daniel Brühl, brillant dans Good Bye Lenin et sournois dans Inglourious Basterds, n'a plus besoin ici de confirmer son talent. Peu bavard, l'acteur dévoile les émotions de son personnage à travers ses yeux, sa gestuelle et ses actes. La scène du bar, la plus intense et la plus parfaitement ficelée du film, révèle beaucoup du personnage. Alex, envahi par les souvenirs de Lana (Marta Etura), son premier amour, l'invite pour une danse pleine de passion, sur un air rock'n'roll du groupe Police.

Mention spéciale à Lluis Homar (Etreintes brisées) qui offre une performance charismatique et grandiose en androïde maître d'hôtel, tantôt irrité, tantôt joyeux. La façon dont Alex gère ce robot ajoute une touche humoristique dans un film plutôt dramatique. Claudia Vega, la petite Eva, apporte également une note de fraîcheur et de joie jusqu'à une fin dramatique et touchante.

Construit pour que le spectateur soit en haleine, Eva roule de surprise en surprise, parfois anticipées... Mais l'amour, la science-fiction et l'amitié entre tous ces robots et ces humains font du film un petit bijou espagnol plein d'intelligence et d'images fantastiques.

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