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La nouvelle adaptation cinématographique de La Belle au bois dormant par le réalisateur Ado Arrietta, dépoussière et revisite avec malice ce conte de fée intemporel. Pari réussi … La sauce espagnole prend !
Ce n’est pas la première fois (et ce ne sera sûrement pas la dernière) qu’un réalisateur s’empare du conte de La Belle au bois dormant de Charles Perrault, au cinéma. En 1959, la version de Walt Disney, Sleeping Beauty, bercera toute une génération d’enfants. Plus proche de nous, Maléfique, le long métrage produit par Disney en 2014, revisite l’histoire en prenant le point de vue de la méchante sorcière.
Belle dormant d’Ado Arrietta (Le château de Pontilly, 1972, Flammes, 1978) marque le grand retour de ce cinéaste espagnol inclassable et peu connu dans son pays. Le film est tourné et produit en France (comme beaucoup de ses films), au cœur de la campagne bretonne. Et pour l’occasion, Ado Arrietta s’est entouré d’un beau casting francophone avec Niels Schneider, Agathe Bonitzer et Mathieu Amalric entre autres.
Il était une fois…
…Un royaume endormi depuis 100 ans, une belle à réveiller, une malédiction à briser. Cela ressemble étrangement au conte de La Belle au bois dormant. Tous les ingrédients de la narration sont là, mais la ressemblance avec le dessin animé s’arrête ici. Dans le film d’Ado Arrietta, l’histoire se situe dans le pays fictif de Letonia, entre les années 2000 et 1900. Mais ce n’est pas tout, le royaume disparu de Kentz est entouré d’une jungle, le précepteur (Mathieu Amalric) pilote un hélicoptère et le jeune Prince joue de la batterie et fume des cigarettes. Et c’est au volant de sa jeep, armé de son… Iphone qu’il viendra sauver sa belle. Nouvelle époque, nouveau décor donc pour cette adaptation moderne qui bouleverse les codes et fait se rencontrer le 19ème siècle avec le 20ème, provoquant un décalage temporel réussi et plutôt cocasse.
Une photographie féérique
A l’écran, chaque plan du film est composé comme un tableau à l’esthétique envoutante. L’image est brumeuse, surannée, évanescente, nimbée d’un halo onirique et poétique. Une photographie digne d’un conte de fée. A mi-chemin entre le cinéma de Jacques Demy et celui d’Eric Rohmer, Demy pour l’atmosphère féérique qui s’en échappe, Rohmer pour la recherche de naturel dans le jeu des acteurs, Belle dormant dégage une certaine fraîcheur et une innocence enfantine. Jeunes ou moins jeunes, ce conte parvient encore à nous captiver et à nous surprendre.