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Reparti avec - seulement - deux récompenses (meilleur acteur pour Javier Gutiérrez et meilleure photographie pour Alex Catalán), La isla mínima d'Alberto Rodríguez restera sans aucun doute la sensation de cette édition. C'est sur le terrain du thriller en pleine Transition démocratique, là où le cinéma espagnol excelle peu, que le réalisateur de 7 vierges et Grupo 7 confirme son talent... et cela grâce à "un cinéma avec identité" et des personnages "humains" comme l'explique l'acteur Raúl Arévalo. Javier Gutiérrez que l'on associe trop souvent à des rôles comiques incarne avec justesse un commissaire de police au passé aussi trouble que les lits des rivières mystérieuses dans lesquels se planque l'auteur des crimes. Javier Gutiérrez mobilise un instinct animal et violent. Sorti en Espagne le 26 septembre, La isla mínima devrait donc connaître un succès maximum en attendant le retour du poids lourd Torrente 5, porté par un Santiago Segura sûr de remplir les salles de 'palomitas'.
Autre belle surprise de ce Festival, le second long-métrage de José Mari Goenaga et Jon Garaño, Loreak, dont la sortie en Espagne est prévue le 30 octobre prochain. "Inspiré par l'image d'un bouquet de fleur déposé au bord de la route" (J-M Goenaga), tourné intégralement en euskara, comme une "évidence" (Jon Garaño), pour coller au plus près des sentiments, il confirme le talent des locaux de l'étape, déjà auteurs du remarquable 80 jours. Reparti avec comme lot de consolation une mention spéciale au Prix Signis, Loreak aborde avec délicatesse et authenticité le rapport au deuil et à la mémoire. Ou comment des bouquets de fleurs peuvent à eux seuls bouleverser la vie fade et grise d'une quadra magistralement interprétée par Nagore Aranburu. La bande originale est signée par le Français Pascal Gaigne, compositeur idéal pour accompagner avec douceur la charge dramatique.
Pascal Gaigne est également au générique du premier documentaire d'Icíar Bollaín (Même la pluie, Ne dis rien), En tierra extraña. La réalisatrice nous emmène à Edimbourg pour évoquer une autre indépendance, celle que recherchent la plupart des quelques 20 000 Espagnols partis s'y s'installer à la recherche d'une vie meilleure. Ce documentaire, un des très peu consacrés à cette émigration économique contrainte, met des visages sur ces destins de jeunes, et moins jeunes, souvent diplômés, partis 'survivre' en espérant revenir un jour au pays. N'allant malheureusement pas au plus profond du problème, En tierra extraña livre néanmoins d'émouvants témoignages, qui donnent vie à un mal moderne que le public français est souvent bien loin d'imaginer.
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