Après le festival de Cannes et celui de Toronto, Cinemed est le troisième festival à accueillir Agora, le dernier opus du réalisateur espagnol Alejandro Amenábar (Mar Adentro, Les Autres...). Son film, dont la sortie en France est prévue le 6 janvier 2010, a d'ores et déjà conquis le public espagnol. En seulement trois jours, 827 750 spectateurs se sont rués vers les salles pour découvrir cette superproduction. Un succès qui n'est pas sans rassurer le réalisateur et surtout les producteurs (Telecinco, Mod Producciones...), qui avaient investi 50 millions d'euros, faisant d'Agora le film le plus cher de l'histoire du cinéma espagnol. Le pari n'était pas gagné après l'accueil glacé que la critique avait réservé au film lors de sa projection sur la Croisette. Alejandro Amenábar a d'ailleurs revu sa copie en réduisant Agora de vingt minutes entre la projection cannoise et la sortie espagnole.

Le film relate le saccage par les Chrétiens de la grande bibliothèque d'Alexandrie au IVe siècle après J.C. Une critique acerbe du fanatisme et de l'obscurantisme religieux qui fait fortement écho à notre histoire contemporaine. Ce propos s'appuie sur les destins croisés de trois personnages: Hypatie (Rachel Weisz), brillante astronome qui remet en question le géocentrisme de Ptolémée, Oreste (Oscar Isaac), le gouverneur de la ville, et Davus (Max Minghella), un ancien esclave converti au christianisme.

Focus sur le nouveau cinéma fantastique espagnol

En parallèle à l'événement Amenábar, le festival présente un focus en douze films sur « Le nouveau cinéma fantastique espagnol ». Une façon de mettre l'accent sur de jeunes cinéastes prometteurs tels que Nacho Vigalondo (Cronocrimenes), Nacho Cerda (Abandonnée), Juan Antonio Bayona (L'Orphelinat) et d'autres plus âgés et déjà reconnus comme Guillermo del Toro (L'Echine du diable). Une excellente mise en bouche avant la sortie en France, le 23 décembre prochain, de [REC]2.
Yves Montmayeur, auteur de Viva la Muerte!, un documentaire sur le cinéma d'horreur et fantastique espagnol, animera, le samedi 31 octobre, une table ronde sur le sujet en compagnie du réalisateur et actuel président de l'Académie des Goya, Alex de la Iglesia (Crimes à Oxford, Le Jour de la bête...).

D'autres films espagnols seront également présents à Montpellier. La nouvelle réalisation de Marc Recha, C'est ici que je vis, sera diffusée le vendredi 30 octobre en avant-première. Retorno a Hansala de Chus Gutiérrez briguera l'Antigone d'or, et Pagafantas de Borja Cobeaga, La Buena nueva d'Helena Taberna et Forasters de Ventura Pons seront projetés dans la section "Panorama".