La programmation du Festival de Nantes était cette année ancrée dans le réel en proposant des films récents avec des problématiques sociales (la prostitution, la précarité, l'immigration...). Des thématiques qui reflètent une urgence et un engagement de la part des réalisateurs, bien qu'ils soient nombreux à s'en défendre.

Le jury du festival, emmené par le directeur de la rédaction du Monde Diplomatique, Ignacio Ramonet, a choisi de décerner le prix Jules Verne à El Taxista Ful pour « son originalité, son style puissant et sa résonance avec l'actualité ». Le réalisateur a d'ailleurs dédié son film, lors de sa présentation le samedi 25 avril, au mouvement social qui s'oppose au CPE. « La violence n'est pas que dans les voitures qui brûlent » a-t-il déclaré, « l'absence de dialogue est encore plus violente ».

El Taxista Ful raconte l'histoire de José R., un conducteur de taxi. Sa vie serait bien ordinaire si ce n'est que tous les soirs il vole des taxis, pour pouvoir exercer sa fonction, et les ramène à l'aube. Sur son chemin, il fait la connaissance de Mar, qui lui montre qu'il est possible de vivre dignement sans travailler. A la manière d'un Pierre Carles dans Attention danger travail!, Jo Sol réfléchit sur la place du travail dans notre société et sur le sentiment de culpabilité qui pèse sur les individus qui n'en ont pas.

Malgré les récompenses festivalières (El Taxista Ful a aussi reçu en octobre 2005 une mention spéciale remise par le jury du Altadis New Directors Award à Madrid), le film rencontre des difficultés de diffusion. Il n'a toujours pas trouvé de distributeur en Espagne.

D'autres récompenses ont été remises lors de cette cérémonie de clôture. 7 virgenes d'Alberto Rodríguez a reçu le prix du Jury Jeune et le très attendu (sortie en France prévue pour le 19 avril) La vida secreta de las palabras d'Isabel Coixet a obtenu le prix du public.